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Feuille de route de la transition : de nombreux audits annoncés

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Le projet de feuille de route de la transition soumis aux concertations nationales prévoit l’audit de la gestion de l’ancien régime. Il portera notamment sur les biens de l’Etat, la loi d’orientation et de programmation militaire et celle de la justice.

500 participants venus de la capitale malienne, de l’intérieur du pays et de la diaspora prennent part du 10 au 12 septembre aux assises nationales sur la gestion de la transition.

Amender les grands axes de la feuille de route et la charte de la transition élaborés par les experts sont les principales missions assignées à ces concertations nationales. Pour ce faire, cinq groupes ont été formés et vont échanger sur les mêmes documents.

Ainsi, le projet de feuille de route, dont on a pu consulter, s’articule autour de cinq points prioritaires à savoir : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, le lancement du chantier des réformes politiques et intentionnelles, l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, la promotion de la bonne gouvernance et enfin l’organisation des élections générales.

L’exécution de ces chapitres prévoit notamment l’audit de la gestion de l’ancien régime dans le secteur de la défense et de la justice. En clair, il sera procédé à l’audit des biens de l’Etat, de loi d’orientation et de programmation militaire et celle de la justice. De même, il envisage plusieurs réformes et l’organisation de la présidentielle et des législatives.

La position floue du CNSP

Devant les centaines d’invités comprenant les forces vives de la nation et des personnalités accrédités au Mali, le patron du Comité national pour le salut peuple (CNSP), Assimi Goïta n’exclut pas la participation des militaires à la mise en œuvre de la transition, sans plus de précision sur leur degré d’implication et de responsabilité. « Je tiens à renouveler notre volonté de participer à la mise en place d’une architecture de la transition et cela dans le strict respect de la volonté du Peuple Malien », a déclaré l’officier supérieur alors que le pays est sous sanctions de la CEDEAO qui exige une transition d’une année avec sa tête un civil.

De nombreux participants, à l’image du coordinateur de la CMAS, Issa Kaou Djim, soutiennent cette thèse. Leur argument : le Mali ne peut pas supporter les conséquences de l’embargo imposé par l’organisation sous régionale.  

« Nous devons tenir compte de l’exigence de la communauté internationale qui est une exigence mondiale. Nous sommes convaincus qu’il faut un président civil. Ce n’est pas faire preuve de lâcheté, mais c’est de faire preuve de grandeur et de responsabilité. Un civil est Malien comme un militaire », a expliqué Issa Kaou Djim, un des membres influents du M5.

D’autres, en revanche, n’ont pas de préférence. L’essentiel, pour eux, est le choix d’un président jouissant de prohibé morale et d’une grande intégrité. « Peu importe que la transition soit dirigée par un civil ou par un militaire. Le plus important est la qualité de la personne », a indiqué Modibo Kadjoké, ancien ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle. Selon lui, la préoccupation doit être plus focalisée sur la feuille de route que sur le choix du président de la transition. « Je pense que la réussite de la transition dépend beaucoup de sa feuille de route », a-t-il soutenu.

Même son de cloche pour le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), Chérif Mohamed Haïdara. Il exhorte la CEDEAO a donné du temps aux Maliens de discuter et de convenir de l’architecture de la transition. « Militaire ou civil, on veut une personne qui va apporter du changement dans la gouvernance pour que plus jamais un président ne fait ce qu’il veut. Pour que plus jamais, des postes ne soient distribués sans aucun critère de compétence. Pour que plus jamais, nous assistons à la nomination d’un député », a déclaré M. HAIDARA.

La Communauté internationale à travers la CEDEAO exige la désignation du président et Premier ministre de la transition avant le 15 septembre. Les prochains jours seront décisifs.

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