Orpaillage par drague: Ils nous tuent à petit feu

A travers un arrêté interministériel, le gouvernement a interdit l’orpaillage par drague qui détruit la biodiversité et pollue l’eau du fleuve Niger. Mais la mesure peine à s’appliquer.

En 2017, une organisation de la société civile a tiré la sonnette d’alarme. Documents à l’appui, l’association  »Sauvons le fleuve Niger » a révélé avoir dénombré au moins cinq cents dragues, dont une grande partie appartenant à des Chinois, le long du Fleuve Niger. Si certains sont illégalement installés, d’autres disposent d’autorisation délivrée par le ministère des Mines à travers la direction nationale de la géologie et des mines (DNGM).

Conséquences: ces machines détruisent la biodiversité et polluent le fleuve avec des produits chimiques tels que le cyanure. Pire, constate le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Housseyni Amion Guindo, plusieurs affluents du Niger sont totalement asséchées par les orpailleurs.

En vue de mettre fin à cette pratique, le gouvernement a pris la décision d’interdire l’utilisation des dragues. Dans les premières semaines de l’annonce de cette nouvelle, les orpailleurs ont été sommés de libérer le lit du fleuve et ses affluents. Mais pas pour longtemps. Après quelques semaines d’inactivité, ils ont repris du service. Pour le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Housseyni Amion Guindo, cela est intolérable. Car ces individus mettent en danger la vie des millions de Maliens, Nigeriens, Guinéens et autres populations humaines et animales qui vivent de ce fleuve. Pour veiller au respect de la mesure d’interdiction le ministre Guindo n’exclut pas l’emploi de la force. Cela sur les instructions du Président Ibrahim Boubacar Keïta.