Des équipements utilisés dans le dragage du fleuve.
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Zone de Yanfolila : un coup de pied dans la fourmilière des orpailleurs illégaux

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Dans sa croisade contre l’orpaillage illégal et le dragage dans nos cours d’eau, les services de sécurité, sous le pilotage du ministère des Mines, de l’énergie et de l’eau, ont mis la main, ce 14 février 2022, sur 22 Chinois et saisi d’importants matériels. Ces arrestations qui ne sont pas une première, s’inscrit dans la volonté des autorités d’assainir le secteur et de protéger l’environnement qui subi les conséquences incalculable de cette pratique, depuis plusieurs années.

Il n’y aura pas de quartier pour les exploitants illégaux d’or dans notre pays ! C’est du moins, la volonté du ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré et de son département. Ceux qui n’y ont pas cru l’apprendront à leur dépend, comme c’est le cas pour ces 22 chinois qui viennent d’être mis aux arrêts, ce 14 février 2022, dans la zone de Yanfolila. Outre ces arrestations, les services en charge de cette lutte ont aussi saisi 19 pelteuses et deux pick-up, nous rapportent des sources du ministère des Mines.

Cette importante opération vient ainsi conforter le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau dans son combat contre ce fléau qui contribue à la dégradation de l’environnement, se félicite-t-on. Les 22 chinois ainsi arrêtés ont été remis à la justice et seraient en ce moment en détention provisoires, selon les mêmes sources. Quant aux matériels saisis, ils ont été confiés à la gendarmerie en attendant les consignes des plus hautes autorités, ajoute la source.

Pour rappel, le ministre Lamine Seydou Traoré lançait, en janvier 2021, l’opération « Falémé Dembé », avec pour objectif immédiat : l’arrêt des travaux d’exploitation d’or sur le lit du Falémé. Après ces arrestations et  ces saisies de matériels, les services du Ministère procédaient, en avril 2021, à l’immobilisation de plus 300 engins lourds de dragage et la saisine de la justice. A cette occasion, il avait alors procédé à la saisie des dragues et l’arrestation de plusieurs exploitants illégaux d’or.

Malgré ces mesures qui avaient suscité de réel espoir chez les populations de Keniéba, les exploitants illégaux continuent à s’adonner à cette pratique. Et pourtant, le ministre prévenait quecette opération lancée allait se poursuivre jusqu’à l’éradication du phénomène de drague sur le fleuve. Et d’indiquer clairement : « Les actions vont se poursuivre, de site en site, jusqu’à ce que tous nos fleuves soient débarrassés de ces criminels environnementaux et socioéconomiques ».

Aussi, avait-il promis que les responsables maliens qui délivrent des documents d’autorisation aux auteurs de ces actions dévastatrices de notre environnement s’exposaient à des poursuites judiciaires ! En novembre dernier, les services du Ministère procédaient encore à l’arrestation de trois ressortissants chinois qui opéraient en toute illégalité dans le secteur minier de Kouremalé.

Aussi, à l’occasion de la dernière édition des Journées Minières et Pétrolières, Lamine Seydou Traoré s’engageait en outre à nettoyer le secteur contre des pratiques peu orthodoxes dans la filière aurifère.

« Concernant l’exploitation artisanale de l’or, le département s’attèle, en collaboration avec la Chambre des Mines du Mali, à la mise en œuvre de la feuille de route portant organisation de l’orpaillage traditionnel afin de faire face aux pratiques illégales », avait-il soutenu.

Le Mali, faut-il le rappeler, est un pays riche en ressources naturelles et se classe parmi les 5 premiers producteurs d’or en Afrique. Le secteur minier contribue significativement aux Objectifs de Développement Durable et constitue un domaine prioritaire d’appui politique de la part du gouvernement. Les recettes du secteur minier représentent 10% du PIB, 40% des recettes fiscales et plus de 70 % des recettes d’exportation. Malgré ce potentiel important, la performance du secteur minier est inférieure aux attentes.

Cette situation s’explique par la faible diversification de la production de minéraux, la faible transparence des revenus miniers et la gouvernance, le faible niveau d’intégration de l’activité minière à l’économie locale en termes de création d’emploi, de promotion de la sous-traitance et de la fourniture locales. A cela s’ajoute le fait que le secteur de l’exploitation minière artisanale reste non organisé et peu encadré, avec pour conséquence une dégradation considérable de l’environnement.

Pour corriger cette lacune, l’Etat du Mali a obtenu le soutien financier de l’Association Internationale de Développement du Groupe de la Banque Mondiale pour mettre en œuvre, en 2019, le Projet de Gouvernance du Secteur des Mines (PGSM) sur une période de 5 ans, afin de concrétiser de la vision des Autorités de faire du secteur des mines le moteur de développement socio-économique du pays.

Il s’agit, entre autres, d’améliorer la contribution du secteur minier aux objectifs de croissance à long terme en mettant l’accent sur la croissance et la diversification de la production minière, une gouvernance améliorée et des revenus tirés de l’extraction, ainsi que le développement économique local induit par le secteur minier.

Chapeau donc au ministre Lamine Seydou Traoré !