Faut-il se faire vacciner contre la Covid-19 pour être immunisé ou attendre l’immunité acquise après avoir contracté la maladie ? C’est désormais la question au niveau de certains publics maliens qui ont encore du mal à accepter la vaccination, comme seul moyen, à présent, de se protéger et de protéger les autres contre ce fléau du siècle.
Les vaccins homologués par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la lutte contre la Covid-19 continuent de faire leur preuve à travers les milliards de doses administrées ‘’en toute sécurité’’ à des patients, à travers le monde. Malgré cette réalité, les anti-vaccinations poursuivent leurs œuvres d’intoxication et de désinformation.
Il n’est plus rare d’entendre dans certains grins que l’immunité acquise suite à une infection à la Covid-19 est plus ‘’forte’’ que celle induite par la vaccination. Une information de nature à détourner l’attention de plus d’un sur les campagnes de vaccination en cours, dans notre pays.
Parmi ces marchands d’illusions, Yaya Dissa, vulcanisateur à Niamakoro. A la question de savoir s’il était vacciné contre la Covid-19, M. Dissa répond par la négative. Pire, il soutient n’avoir pas l’intention de le faire.
« Je n’ai pas besoin de carte de vaccination pour chercher un visa afin de voyager à l’étranger. Pourquoi je vais me faire vacciner avec un produit dont on ne connait pas encore toutes les conséquences sur notre organisme. Quant au besoin de me protéger contre le coronavirus qui s’est jusque-là avéré comme une maladie des pays riches, je préfère une immunité acquise qui garantit mieux mon santé que des doses de vaccin anti-Covid-19», nous a-t-il confié.
« Pourquoi malgré tous les tapages autour de cette vaccination, depuis plus d’une année, la pandémie continue à faire des rechutes au regard surtout des bulletins quotidiens présentés par le ministère de la Santé sur la situation de la maladie à coronavirus. En tout cas, moi je préfère une immunité acquise à un cycle de vaccination sans fin. On sait que la grippe est le second compagnon de la plupart des Maliens» ajoute, une étudiante.
A la direction générale de la Santé et de l’hygiène publique, on pense que malgré les efforts consentis, les Maliens ont besoin d’être informés et sensibilisés sur la Covid-19 et la vaccination. Selon le Dr Ibrahim G. DIALL de la section Immunisation de la direction générale de la santé, en Afrique en général et au Mali en particulier, le taux de la population vaccinée (525 581 vaccinations incomplètes et 2 072 263 vaccinations complètes », à la date du 19 octobre 2022, soit 9,5% de la population complétement vaccinée, ne permet pas l’immunité collective et d’arrêter la circulation du virus.
« La maladie est toujours à nos portes, seule la vaccination reste le moyen de se protéger et de protéger les autres. Pour la victoire totale contre ce virus, il faut un taux maximum de population vaccinée. Mieux, pour certaines catégories de personnes (les vielles personnes, les personnes vivant avec une comorbidité…), il ne suffit pas des faire les doses complètes pour être complètement l’abri de la maladie. D’ailleurs, la dose booster, selon lui, est plus que jamais indispensable pour toute personne dont la dernière vaccination remonte à six mois et plus».
Il a été prouvé par les scientifiques qu’au-delà de quatre ou six mois de vaccination système immunitaire commence à s’affaiblir et a donc besoin de renforcement à travers une nouvelle vaccination.
Sur la question, l’OMS sur sa page dont la dernière mise à jour remonte au 17 mai 2022 le 16 mars 2022. Cette page répond aux questions les plus fréquentes sur les vaccins contre la COVID-19. Dernière mise à jour 17 mai 2022
« Il apparaît de plus en plus clairement que l’efficacité du vaccin contre l’infection et les symptômes légers peut faiblir avec le temps. C’est pourquoi le Groupe stratégique consultatif d’experts de l’OMS (SAGE) sur la vaccination conseille qu’une dose de rappel soit proposée 4 à 6 mois après la première série de vaccination. Il est recommandé de faire la dose de rappel lorsqu’elle est proposée, afin de renforcer la protection contre les formes graves de la maladie et les décès qui lui sont imputables » avant de préciser que ‘’l’immunité peut diminuer plus rapidement chez les personnes d’un certain âge ou qui souffrent d’une pathologie sous-jacente, ou encore qui ont un risque élevé d’exposition au virus’’.
Selon les virologues du comité scientifique de lutte contre la Cvid-19 du Mali, la COVID‑19 est une maladie potentiellement mortelle susceptible d’avoir des conséquences à long terme. Pour cela, ils conseillent beaucoup de se faire vacciner que de prendre le risque de contracter la maladie.
« Faites‑vous vacciner dès que votre tour arrive et continuez à faire votre possible pour vous protéger et protéger les autres », nous indique le Pr Seydou Doumbia.
Aussi, au regard du caractère dangereux et mortel de la maladie du coronavirus ainsi que les incertitudes qui entourent encore l’immunité acquise suite à une infection à la Covid-19, l’OMS prévient ceux qui ont toujours l’embarras du choix : « Nous sommes encore en plein processus d’apprentissage pour connaître la durée de l’immunité face à la Covid-19 induite par une infection naturelle ou par la vaccination. Nous commençons désormais à voir s’accumuler des éléments tangibles montrant que l’immunité acquise après avoir contracté la Covid-19 peut être forte. Cependant, le type d’immunité induite par l’infection varie d’une personne à l’autre, ce qui la rend moins prévisible que l’immunité postvaccinale».
Le Mali compte vacciner 70% de sa population de 12 ans et plus y compris les femmes enceintes et allaitantes contre la Covid-19 dans le but d’atteindre l’immunité collective, d’ici à la fin de l’année 2022.
« Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains (JDH) au Mali et Affaires Mondiales Canada »