Vaccination contre la Covid-19 à Tin-Timbougou, commune de Baguinéda
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Tin-Timbougou : Dialogue avec les déplacés autour de la vaccination anti-Covid-19

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Pour sensibiliser et faire adhérer les déplacés du camp de Tin-Timboubougou, dans la commune rurale de Baguinéda, à la cause de la vaccination contre la Covid-19, Journalistes pour les Droits Humains/Journalists for Human Rights (JDH/JHR) en collaboration avec la Direction Régionale du Développement Social, l’Association pour la Promotion de la Santé (APS) et le CsCom de Baguineda, a organisé, ce 19 août 2022, un dialogue communautaire sur la vaccination contre la Covid-19.

Ce dialogue communautaire avait pour but de soutenir la campagne de vaccination en cours contre la Covid-19, à travers l’information sur la vaccination contre cette pandémie. Animé par l’Association pour la Promotion de la Santé (APS), cette activité destinée aux occupants du camp des déplacés de Tin-Timbougou, avait pour thème : « Dialogue Communautaire sur la Vaccination contre la Covid-19 au Camp des Déplacés Internes à Tin-Tinbougou dans la commune de Baguineda ». Elle a été l’occasion d’évoquer avec les participants, la situation de la Covid-19 au Mali, les risques et impacts de la maladie sur les personnes, notamment les femmes et filles avant de présenter les moyens de prévention.

Selon Maïmouna Sissoko, une responsable de l’APS, la Covid-19, qui a fait son apparition dans notre pays en mars 2020, est une maladie très contagieuse et mortelle. Pour la prévenir, les moyens demeurent l’observation des mesures barrières éditées par les autorités nationales et la vaccination. Elle a mis l’accent sur la vaccination qui reste le seul moyen de se protéger et de protéger les autres. La responsable de l’APS a donc invité les participants à se faire vacciner massivement pour limiter la circulation du virus au sein de la communauté. Elle a aussi expliqué les types de vaccins qui existent au Mali grâce aux efforts du gouvernement et des partenaires.

« La vaccination n’a aucun inconvénient sur l’homme. Nous qui sommes devant vous, sommes tous vaccinés contre la maladie. En tout cas, nous n’avons vu aucun danger en ces vaccins. Au-delà de la protection contre la maladie, la vaccination vous procure un document (carte vaccination) sans laquelle personne ne peut voyager au-delà du Mali », a-t-elle fait savoir.

Le Directeur technique du Centre de santé Communautaire de Baguineda, le Dr Karim Fané, a salué et apprécié l’initiative. « Ce dialogue à l’intention des personnes déplacées internes est aujourd’hui très salutaire pour nous. Parce qu’il s’agit d’un appui supplémentaire en plus des efforts qui ont été déjà fournis. La réalité est que très généralement, la communication qui se fait au niveau de la communauté n’arrive pas au niveau de ces personnes déplacées. Quand je vois le niveau important de mobilisation autour des vaccinateurs, je pense que c’est une aubaine pour ces populations qui ont déjà trop souffert des affres du déplacement et qui souffrent également des conditions d’hébergement et sanitaires difficiles. L’initiative que je salue encore aujourd’hui, nous va droit au cœur ».

Selon lui, au niveau de l’air sanitaire de Baguinéda qui appartient au district sanitaire de Kalaban-Coro, deux stratégies essentielles de vaccination contre la Covid-19 sont utilisées : fixe et avancée. 

Nous avons deux stratégies de vaccination essentielles contre la Covid-19 : fixe et avancée. Dans la ville de Baguinéda, nous avons des équipes, nous ciblons des lieux de masse, là on utilise la sonorisation avec des mobilisations communautaires autour de ces équipes pour que les gens viennent se faire vacciner. Par contre, pour les équipes qui sortent dans les villages, la mobilisation communautaire s’organise avec les chefs de village, les chefs religieux, les responsables de jeunes, soit dans la maternité, soit dans le CSCOM dudit village. En tout cas, tout se passe bien dans l’ensemble », nous a-t-il confié.

82 personnes dont 53 femmes vaccinées

Malgré les résultats encourageants, dans l’air de santé de Baguinéda, il y a des difficultés liées à la gestion des barrières, des difficultés liées aux rumeurs, des difficultés liées aux intox.

Il a invité les gens à la mobilisation pour se faire vacciner, car la seule manière de se prémunir jusque-là contre la maladie, c’est la vaccination. ‘’Nous avons connu plusieurs vagues de Covid-19 au Mali, si le pays n’a pas été beaucoup touché, c’est grâce à la vaccination bien que ce taux soit encore faible’’, a-t-il lancé.

La journée de dialogue communautaire a été fructueuse, car elle a permis de sensibiliser environ 200 personnes, essentiellement des occupants du camp et des voisins. Aussi, 82 personnes se sont fait vacciner sur place dont 53 femmes.

Fatoumata Barry, une des femmes déplacées du camp, s’est réjouie d’avoir pu se faire vacciner contre la Covid-19, une maladie contagieuse et mortelle. Selon elle, c’est sa première dose de vaccin contre la covid-19, elle espère pouvoir faire sa seconde dose dans un bref délai dans l’espoir de se prémunir contre cette pandémie qui a beaucoup fait parler d’elle ces dernières années.

C’est le cas également pour Fanta Kanté, une voisine du camp, 38 ans et mère de quatre enfants. « C’est ma première dose de vaccin, lorsque j’ai appris la nouvelle de la venue des vaccinateurs dans le camp, je me suis organisé pour pouvoir me faire vacciner. Ce n’est pas facile pour nous dans les hameaux ici d’avoir accès au vaccin. Souvent, tu parcours des distances importantes pour aller te faire vacciner, si tu ne trouves pas que les vaccinateurs sont partis, on te dira que le vaccin est fini ». Elle a demandé au chef de la communauté du camp de bien vouloir faire passer le message en cas de deuxième tour.

Boureïma Barry, un habitant du camp, qui a également reçu sa dose de vaccin, nous a confié avoir été satisfait du message véhiculé.

« J’ai 38 ans, c’est la première fois que je me fais vacciner. Je n’avais jamais été piqué dans ma vie. Nous prenons très au sérieux les informations qui circulent sur la Covid-19. C’est pourquoi j’invite tous mes parents à profiter de cette occasion qui leur est offerte sur un plateau d’argent », nous a-t-il dit.  

Cette activité d’information et de sensibilisation a eu lieu grâce au projet « Mobiliser les médias pour lutter contre la Covid-19 au Mali » mis en œuvre par l’organisation canadienne Journalistes pour les Droits Humains avec le soutien financier de Affaires Mondiales Canada (Global Affairs Canada).

« Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains (JDH) au Mali et Affaires Mondiales Canada »