Le Mali ambitionne de vacciner 70% se sa population contre la Covid-19, d'ici à la fin de l'année 2022. (photo illustrative)
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IMMUNITE COLLECTIVE CONTRE LA COVID-19 AU MALI : Comment le Mali compte vacciner 70% de sa population en 2022 !

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Vacciner 70% de la population de 12 à ans et plus y compris les femmes enceintes et allaitantes contre la Covid-19 dans le but d’atteindre l’immunité collective. C’est désormais le challenge que s’est fixé le Mali, à travers le département de la Santé et de l’hygiène publique. L’annonce a été faite ce 12 août 2022, lors du lancement de la deuxième campagne nationale de vaccination contre la pandémie du corona virus, en CII du district de Bamako, par les autorités de la transition.

Le thème de cette deuxième campagne est : «…vaccination contre la Covid-19 pour l’accélération de l’atteinte de l’immunité collective visant 70% de la population d’ici à la fin de 2022 ».          

Convaincu que la pandémie du coronavirus est fortement contagieuse et mortelle, Boua Simpara, le coordinateur des chefs de quartier de la CII, a salué les efforts multiples des autorités nationales qui ont jusque-là permis d’épargner le pays d’un risque épidémiologique majeur. Par conséquent, le patriarche a invité les populations à sortir massivement afin de profiter de l’opportunité qui vient de leur être offerte pour se faire vacciner afin de se protéger et protéger les autres contre la maladie du corona virus.

Abdourhamane Sall, le président des ordres professionnels, a surtout évoqué le double côté ravageur de la Covid-19, ces dernières années, à travers le monde. Il s’agit selon M. Sall, des conséquences économiques que l’humanité a encore du mal à surmonter et les nombreuses pertes en vies humaines occasionnées par l’épidémie. Si aujourd’hui, on peut se permettre de dire que le pire est derrière nous, les populations n’ont pas encore le droit de baisser les bras avant de gagner le combat de l’immunité collective contre cette pandémie. En tout cas, au niveau des ordres professionnels du Mali, l’on mesure l’enjeu et la responsabilité qui sont les leur dans ce combat. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, M. Sall a rappelé qu’une de leur session a été dédiée aux impacts de la pandémie de la Covid-19.  Selon lui, la relance économique dépend, en effet, dit-il, non seulement d’un climat de sécurité, mais aussi de santé pour tous. La vaccination protège la personne vaccinée et limite la propagation du virus, a-t-il confié. Aussi, garantie-t-elle à la personne, une certaine liberté de circuler, à travers le monde.

Le porte-parole des partenaires techniques et financiers (PTF), Ikamat Christian Maecoulye, non moins responsable du bureau de l’organisation mondiale de la santé (OMS) à Bamako a salué les efforts déployés par les autorités maliennes pour une vaccination massive des populations contre la pandémie. Il reconnait cependant les difficultés rencontrées pour l’atteinte des objectifs qui demeure un défi pour la région Afrique. L’accompagnement des PTF, a-t-il rassuré, restera constant.

Pour lui, la vaccination contre la Covid-19 est une « responsabilité collective à laquelle nous devons tous nous soumettre puisqu’elle limite la propagation du virus et le risque de développement des formes plus sévères de la maladie ».

Mariam Dao, une citoyenne de la CII, était venue se faire vacciner. Pour elle, cette campagne est une opportunité pour tous les habitants de la CII de se faire vacciner pour se protéger et protéger contre cette maladie contagieuse et mortelle.

« Dès que j’ai appris que la campagne allait être lancée dans la commune, non loin de chez-moi, je me suis dis qu’il ne fallait pas rater cette occasion. J’invite tout le monde à faire de cette campagne, une réussite, surtout les habitants de la CII dont la collectivité a été honorée par ce lancement dans la collectivité », a lancé Mme Mariam Dao.

Mme Traoré Tiédo Bah, la présidente des femmes leaders de la CII, nous a dit qu’elle s’était déjà fait vacciner lors des campagnes précédentes et se porte comme une charme : « La vaccination permet de se protéger et de protéger les autres, elle n’a aucun inconvénient. La preuve, c’est que je me porte à merveille devant vous ici. Nous allons mettre à profit nos compétences, nos relations pour mobiliser les gens afin d’aider à l’atteinte des objectifs de l’immunité collective ».

Bintou Coulibaly, qui s’est elle aussi fait vacciner, a promis de faire venir ses frères et sœurs.

Le maire de la commune, Abba Niaré, s’est dit convaincu que le virus du coronavirus circule toujours. Il a donc saisi de l’occasion pour inviter les citoyennes et les citoyens à se mobiliser pour se faire vacciner soit au niveau des CSCOM, des Csref ou auprès des équipes mobiles.

« Tout est mis en œuvre aujourd’hui par les autorités et les partenaires pour que chacun puisse accéder au vaccin sans tractation. Donc, profitez-en ! », a-t-il appelé.

Pour rappel, sur neuf campagnes de vaccination programmées, le Mali est à sa deuxième campagne contre la Covid-19, depuis le mois de mars dernier. Notre pays entend vacciner 70% de sa population de 12 ans et plus d’ici à la fin de l’année 2022, soit 9 477 250 personnes.

Pour le Dr Ibrahim Diarra, chef de service immunisation à la Direction générale de la santé et de l’hygiène publique, le coup est jouable même si le défi reste grand.

« C’est ambitieux, mais ce n’est pas irréalisable. Les ressources humaines sont disponibles, le vaccin est disponible, donc il reste à redoubler d’ardeur pour atteindre toutes les cibles, notamment les élèves et les étudiants, les enseignants, les paysans, les transporteurs, les commerçants, etc. Nous allons maintenir les stratégies en cours (fixe, mobile, de porte en porte) nous ciblerons également tous les regroupements sociaux (mariages, baptêmes, les marchés) tout en privilégiant la sensibilisation qui a maintes fois montré les preuves de son efficacité ».

L’événement, qui s’est déroulé sur le terrain de foot de Quinzambougou, a enregistré la participation du coordinateur des chefs de quartier de la CII, Boua Simpara ; du maire de la CII, Abba Niaré ; du président des ordres professionnels du Mali ; du représentant des partenaires techniques et financiers, M. Ikama Christian Mayecoury du bureau OMS à Bamako ; des représentants des organisations féminines et ceux des jeunes de la CII du district…

« Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains (JDH) au Mali et Affaires Mondiales Canada ».