Le 31 mars 2021, le Mali lançait, en grande pompe, sa campagne de vaccination contre la Covid-19. 365 jours, soit un an après, c’est l’heure du bilan. Avec plus d’un millions de personnes vaccinées complètement contre la Covid-19, une quantité importante de doses de vaccin disponible, une stratégie de vaccination revue, des équipes de vaccinateurs formées, la direction nationale de la Santé, à travers sa section immunisation, table sur des perspectives prometteuses dans les jours, semaines et mois à venir. Pour y arriver, pas moins de 9 campagnes de vaccination sont prévues au cours de cette année, sur toute l’étendue du territoire, avec des pauses de quelques semaines.
Après une année d’activités de vaccination contre la Covid-19 dans notre pays, l’heure était venue pour les autorités maliennes de faire le point sur les résultats obtenus, les difficultés enregistrées afin de fixer un nouveau cap.
Un bilan positif
Selon le chef de service immunisation de la direction nationale de la Santé, le Dr Ibrahim Diarra, le bilan de cette année de vaccination contre le coronavirus, avec un parcours tout de même parsemé d’embuches, est positif. Après avoir salué les partenaires techniques et financiers, les plus hautes autorités du pays, à travers le ministère de la Santé et de l’hygiène publique pour l’accompagnement constant, M. Diarra a indiqué que l’optimisme est permis, quant à la volonté d’immuniser un maximum de Maliens contre la pandémie. Cela est aujourd’hui une nécessité absolue pour limiter la propagation du virus au sein de la population. Selon lui, la vaccination reste le meilleur moyen de se protéger et de protéger les autres contre cette maladie.
Ibrahim Diarra a soutenu que cette année de vaccination contre la Covid au Mali a enregistré plusieurs obstacles, notamment de la propagation des rumeurs sur les réseaux sociaux pour saboter la vaccination à l’insuffisance de vaccin disponible, tous les ingrédients étaient là limiter le résultat. Toutefois, « nous sommes arrivés à vacciner plus d’un millions de personnes complètement, c’est-à-dire des gens qui ont reçu leurs deux doses de vaccins. C’est une satisfaction ».
Les stratégies
Parlant de la stratégie de vaccination, le chef de service immunisation dira qu’au départ, la campagne ciblait seulement trois couches sociales.
«Nous évoluons avec trois cibles, les personnels socio-sanitaires, les personnes âgées de 60 ans et plus et les personnes vivant avec des comorbidités, nous avons élargi cette cible-là aux 18 ans et plus et aujourd’hui, nous avons fait un deuxième élargissement aux 12 ans et plus. Vous savez, nous sommes en train de revoir les stratégies de vaccination en cours. En plus des trois stratégies classiques, c’est-à-dire, fixe, mobile et avancée, nous sommes en train de scruter celles d’opportunité. Il s’agit de en poster les équipes de vaccination devant les lieux culturels ou tout lieu de regroupement de personnes, pourquoi pas de porte en porte. Nous sommes en train de revoir tout cela pour pouvoir booster cette vaccination », nous a-t-il confié.
Des difficultés
Des difficultés, les responsables en charge de la vaccination contre la Covid en ont rencontré, selon le Dr Diarra. Elles concernent les rumeurs de toute sorte, qui fusent de partout et de nulle part pour décourager les gens à se faire vacciner. Mais grâce aux efforts notamment avec la presse, ‘’nous sommes arrivés à dissiper beaucoup de ces problèmes’’. C’est pourquoi, davantage, M. Diarra compte sur la presse pour booster la communication. Dans la même logique, un focus sera mis sur l’engagement communautaire pour plus de résultats dans les prochains jours. Aussi, au départ, étaient-ils confrontés à un problème d’engagement politique. Heureusement, aujourd’hui, cela n’est qu’un triste souvenir, selon le Dr Diarra.
« Les autorités de la transition actuelle sont prêtes à tout, à tout moment à accompagner dans cette campagne de vaccination contre la Covid-19. L’exemple le plus frappant, c’est le Premier ministre le Dr Choguel Kokala Maiga, qui a présidé récemment, en février dernier, un panel de haut niveau de plaidoyer en faveur de la vaccination contre la Covid-19 », s’est-il réjoui.
Une des plaies également au départ, c’était la mobilisation des ressources. Aujourd’hui, des fonds sont en train d’être mobilisés, non seulement du côté de l’Etat, mais aussi des partenaires, nous a-t-il rassuré.
« Au regard de nos moyens disponibles, nous sommes en train de voir pour planifier neuf campagnes de vaccination, à travers tout le pays, ben entendu avec des pauses de quelques semaines », a révélé Ibrahim Diarra.
Partenariat Covax et bilatéral
Enfin, l’autre difficulté, selon lui, c’est qu’au départ, ‘’nous avons commencé la vaccination avec un seul vaccin, AstraZeneca. Aujourd’hui, nous en disposons plusieurs types grâce à l’engagement de nos partenaires. Il s’agit de : Sinopharm/China National Pharmaceutical Group; Sinovac-CoronaVac; Pfizer ; Johnson & Johnson. En plus de la coopération COVAX, d’autres partenariats bilatéraux, notamment avec la Chine, l’Algérie, la Turquie sont en cours pour ravitailler le pays en vaccin ».
En perspective, en plus des cibles citées plus haut, la stratégie sera élargie aux enfants, aux femmes enceinte, a révélé le responsable de la santé.
« Nous allons mettre focus sur l’engagement communautaire. Désormais, nous impliquerons dans tout ce que nous faisons, les chefs de quartier, les chefs de village, les élus locaux… », a-t-il rassuré.
Sur la stratégie en cours, le Dr Diarra nous dira que personne n’a été oublié même les réfugiés, les déplacés internes, les transporteurs qui sont des cibles à haut risque sont prises en charge par des équipe de vaccination.
Malgré ce bilan jugé satisfaisant par les responsables en charge de la vaccination contre la Covid-19, il faut dire que notre pays a encore du chemin à faire par rapport aux objectifs fixés par l’OMS, qui recommandait 40% de la population vaccinée avant la fin de l’année 2021.
