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Crise scolaire : l’Assemblée nationale met le gouvernement dos au mur

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L’inter-commission de l’Assemblée nationale a chargé ce vendredi 28 février le gouvernement d’être laxiste dans la gestion de la crise scolaire. Déçus de l’attitude de l’Exécutif, les députés n’excluent pas des actions plus ‘’énergiques’’ afin d’exiger l’application pure et simple de la loi.

Face à la persistance de la crise scolaire consécutive aux grèves répétitives des enseignants, le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, a mis en place une commission parlementaire élargie aux commissions Loi et Emploi.

Ce vendredi 28 février, cette équipe a animé une conférence de presse pour faire le point de ses démarches pour la résolution de la crise. Occasion également de partager avec les médias, la principale conclusion de leur réunion tenue le jeudi 27 février. Pour l’Assemblée nationale, les textes de la République sont adoptés pour être appliqués.

 « Force doit rester à la loi. La loi dont il est question est un projet du gouvernement. Donc, il doit s’assumer». Telle est la position de l’hémicycle. Et le gouvernement en sera informé, a travers une lettre du président de l’Assemblée nationale.

Pour les membres de l’inter-commission, il n’y a pas d’excuse soutenable de la part de l’Exécutif pour deux raisons. D’une part, le projet de loi était à son initiative et, d’autre part, il n’a posé aucune objection malgré les différentes préoccupations soulevées par les députés. Le gouvernement n’a pas bronché. Sans prévision, son objectif était de circonscrire, à l’époque, la grève des enseignants qui menaçait l’année scolaire.

A ce jour, le problème n’a pas été résolu. Au contraire, il a été déplacé. Et face à la situation, la position de la représentation nationale est sans équivoque : l’application pure et simple de la loi. La loi est dure, mais il faut l’appliquer, ont soutenu les membres de l’inter-commission. Et les députés n’excluent pas des actions beaucoup plus ‘’énergiques’’ pour faire respecter la loi.

« Il n’y a aucune ambiguïté dans l’article 39. Cette loi ne doit pas poser de problème d’applicabilité sous prétexte de difficultés financières. Ça ne tient pas », a indiqué, de son côté, le président de la commission Emploi, l’honorable Moussa Diarra.      

Pour lui, si le gouvernement a accepté d’initier un projet de loi, il devait être en mesure d’apprécier tous les contours et les contraintes économiques. Deux ans après son adoption et sa promulgation par le président de la République, le gouvernement n’a plus d’argument pour sa défense.

 « Nous comprenons mal la prévision budgétaire du gouvernement. Notre appréciation est que soit le budget a été mal élaboré, soit il n’y a une mauvaise foi manifeste par rapport à la situation. Sinon, budgétairement, ils ont eu le temps de prendre ces engagements en compte », a déclaré, pour sa part, l’honorable Abdoul Kassoum Touré.

Pour les conférenciers, le gouvernement n’est pas défendable. Sa bonne foi de respecter ses engagements n’est pas sincère à cause de son laxisme et son inaction à faire des propositions.

« Sur le sujet, nous avons rencontré trois membres du gouvernement le 23 janvier dernier après la synergie des enseignants. Ils devraient nous revenir cinq jours plus tard avec leurs propositions de sortie de crise. Nous sommes toujours dans l’attente. Et pourtant, on était très avancé en négociation avec les enseignants », a dénoncé M. Sangaré.  

D’un ton plus durcit, Moussa Diarra ajoute: « ils étaient conscients que l’article allait poser un  problème. Et si ce problème se pose, il ne se gère pas avec mépris, arrogance (…) On ne peut rien faire face à un gouvernement qui ne réagit pas. Il faut que le peuple sache que nous avons joué notre rôle. Aujourd’hui, la balle est dans le camp du gouvernement ».

3 Comments

  1. Peut-être simplement, ils sont incapables d élaborer un budget des engagements.
    Si un gouvernement est incapable de traduire ses engagements, c est un luxe de prévoir des budgets programme.
    En lisant les conclusions des députés, on affirme que le gouvernement du Mali est dans une incompétence notoire.
    Durant l élaboration, les incidences financières de la loi sont évaluées et incorporées dans la loi de finances ou faire l objet de collectifs budgétaire.
    Dans les bonnes pratiques de gestion, on doit évaluer les incidences administratives, politiques et financières avant son adoption.
    La charrue avant les boeufs.
    Le gouvernement français est aujourd’hui dans la même situation avec la loi sur les retraites.
    Un gouvernement incapable d évaluer les conséquences de ses lois, est un gouvernement des incompétents et des nuls.
    Sur ce point, le Mali et la France partagent l incompétence de son gouvernement.
    Quel gâchis en 2020.

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