Comparé aux autres continents l’Afrique a été moins touché par la pandémie du coronavirus. Un scénario qui fausse les pronostics «calamités» de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) mais aussi nourrit les rumeurs qui mettent en doute l’existence de la maladie en Afrique. Les explications du Pr. Seydou Doumbia, président du comité scientifique Covid19 au Mali.
1.459.126. C’est le nombre de personnes infectées par le coronavirus dans les 54 pays du continent africain. L’Afrique vient ainsi très loin derrière les 16 032 673 cas positifs du continent américain,les 9 766 032 d’Asie et les 4 707 458 de l’Europe.Vue les carences du système sanitaire de bon nombre de pays africains, cette apparente résilience du continent suscite surprise et interrogation jusqu’au siège de l’Organisation mondiale de la Santé qui la semaine dernière a annoncé une enquête pour en savoir davantage sur les causes. Au Mali, cet énorme écart de nombre de cas positifs alimente le doute dans la tête de certains citoyens qui ne croient pas l’existence de la maladie dans leur pays. Et soupçonnent un complot du gouvernement pour obtenir de l’aide extérieur. Faux!
Si jusque là aucune étude n’a encore été menée dans ce sens, plusieurs médecins ont des explications scientifiques sur la résilience du continent africain. Au nombre desquels, Pr. Seydou Doumbia, président du comité scientifique covid19 au Mali et patron d’un laboratoire de recherches de grande renommée. Selon lui, la résilience de l’Afrique s’explique par plusieurs facteurs.
- L’effet alarme
Pour le Professeur Seydou Doumbia, l’alerte lancé par l’OMS au début de la pandémie a poussé beaucoup de pays africains à prendre des dispositions préventives: fermeture des frontières, restrictions des mouvements et rassemblements, mise en place des centres de prise en charge équipés avec le recrutement d’un personnel d’appui formé etc.
2. Une population jeune
Le second hypothèse évoqué par le Pr. Seydou Doumbia est la jeunesse de la population africaine à la différence de celles des trois autres continents les plus touchés: Amérique, Europe, Asie. Et pour cause, à travers le monde les formes les plus sévères de coronavirus sont recensés chez les personnes âgées ou des malades cardiaques, des diabétiques…
3. Immunité croisée
La troisième cause qui selon le Pr. Seydou Doumbia, aurait probablement permis aux pays africains de mieux résister à la pandémie c’est l’immunité croisée. Selon lui, les Africains auraient été exposés à «des pathogènes» qui renforcer leur immunité contre le coronavirus.
S’agissant de l’hypothèse du climat évoqué par certains spécialistes, le Pr. Seydou Doumbia, pense qu’elle est inexacte. Pour preuve, explique-il, il a cité en exemple le Mali qui a enregistré ses taux les plus élevés en période de chaleur.