Des élèves de la 9e année du Groupe scolaire Mamadou Lamine Diarra de Para Djicoroni, le 14 septembre 2020. © Maliki Diallo / Le Jalon.
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Réouverture des classes et Covid : le constat alarmant

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Fermées depuis plusieurs mois à cause de la grève des enseignants mais aussi de la pandémie du coronavirus, les écoles publiques et privées ont repris les cours le 11 septembre 2020. Mais dans beaucoup d’établissements, les mesures barrières de prévention contre la Covid-19 ne sont pas respectées. De quoi inquiéter les autorités sanitaires.

Le gouvernement du Mali a promis le respect des mesures barrières pour protéger les écoliers contre la pandémie du Covid-19 dans les établissements scolaires: installation des dispositifs de lavage de main, port du masque et distanciation sociale…

« Des consignes fermes ont été données à tous les établissements (publics et privés) dans le sens du respect des mesures barrières. Les établissements ont même fait des aménagements dans leurs programmes pour pouvoir respecter la distanciation », rappelle Sékouba Samaké, chargé de communication au ministère de l’Education nationale. Une promesse en l’air. Pour cause sur le terrain, aucune des consignes sanitaires ne sont respectées dans les écoles, surtout publiques. Si des dispositifs de lavages de main sont visibles dans quelques établissements, très peu d’élèves portent de masque. Quant à la distanciation sociale, elle n’est pas respectée dans la quasi-totalité des écoles publiques.

Au Groupe scolaire Mamadou Lamine Diarra de Para Djicoroni, l’une des plus grandes de la Commune IV, les élèves dépassent largement 50 dans certaines classe soit deux fois le nombre fixé par le département de l’Education pour prévenir la maladie à Coronavirus en milieu scolaire. Et ils sont assis souvent jusqu’à quatre par table banc au lieu d’un.

« Il y a un problème de table banc à notre niveau ici, raison pour laquelle nous ne pouvons pas respecter la mesure de distanciation. Nous n’avons pas de class disponible aussi », a justifié Madjoké Kéita, Coordinateur du second cycle du Groupe scolaire Mamadou Lamine Diarra. Dans cet établissement, les enseignants et les élèves ont tous reçu des masques, mais le port n’est pas une « obligation ». « Ils ont les masques dans les sacs. Ils les portent seulement lors des visites des officiels ou service de contrôle. Chacun a son masque dans son sac », a confié M. Kéita.

Aussi le scepticisme de certains parents d’élèves a davantage contribué au relâchement des mesures barrières. Toute chose qui complique la tâche aux autorités sanitaires qui redoutent une éventuelle flambée des nouveaux cas positifs. « De commun accord avec l’UNESCO et les autorités maliennes, nous avons défini les règles à adopter pour l’ouverture des classes dans un environnement qui n’exposent pas les enfants au risque de contamination de la pandémie. Malheureusement, nous constatons que ces mesures ne sont pas respectées. C’est dommage et très inquiétant », a déclaré Jean Baptiste, représentant de l’OMS au Mali.

Si le nombre de cas confirmés journaliers est relativement faible depuis un bon moment au Mali, les autorités sanitaires s’inquiètent d’une éventuelle contamination de masse avec le relâchement des gestes barrières. « La maladie est toujours là. Pour l’éradiquer, nous devons respecter les mesures barrières : le lavage régulier des mains au savons, la distanciation physique et le port du masque », a rappelé Pr Soungalo Dao, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Point G.

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