Ancien diplomate et chef de village de Bandiagara, Maky Koureissi Tall, beau-père du Premier ministre Dr. Boubou Cissé, a été enterré le 11 août. Ses obsèques ont été émaillées d’incident. Les raisons.
« Mali : Quand les Dana Amassagou empêchent Boubou Cissé d’enterrer son beau-père. » C’est le titre d’un article de l’hebdomadaire international Jeune Afrique, publié sur son site le dimanche 12 août. Le média établit le lien directement entre l’incident et deux faits : la dissolution du groupe d’autodéfense dogon Dana Amassagou et la levée des check-points sur l’axe Sévaré Bandiagara. Une information démentie par le président de la coordination de Dana Amassagou au pays dogon, Mahmoud Goudjankilé. Selon lui, Dana Amassagou n’a jamais bloqué la délégation du Premier ministre.
« Le mardi j’ai été informé par téléphone de l’arrivée du Premier ministre. Immédiatement j’ai dit à mes hommes de libérer toutes les voies. De Sévaré à Bandiagara, la délégation du Premier ministre est passée sans obstacle. Il était accompagné de plusieurs autres personnalités. Nous n’avons aucun problème avec la personne de Boubou Cissé. Il est le Premier ministre de tous les Maliens », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que le Premier ministre était escorté par plusieurs véhicules blindés de l’armée. Donc impossible pour les dozos (chasseurs traditionnels) de bloquer une telle délégation. Selon lui, l’incident s’est produit au moment de l’enterrement du défunt Maky Koureissi Tall. Et il n’a rien à avoir ni avec la personne du Premier ministre Boubou Cissé, ni avec la levée des check-points, ni avec la dissolution de Dana Amassagou, contrairement à ce que Jeune Afrique soutient. Mais plutôt lié à l’indifférence du chef de village décédé face à la crise sécuritaire.
« Les gens se sont opposés à l’enterrement du chef de village au mausolée familial des Tall et demandé qu’il soit inhumé au cimetière public de la ville parce qu’il a failli à son devoir. Plus de 400 personnes sont mortes dans le cercle de Bandiagara à cause de la crise. Sangha, Goundaga, Wô, Déguimbéré…dans toutes ces localités les gens ont été tués. Nous avons demandé au chef de village de s’impliquer pour ramener la paix entre les communautés. Il nous a clairement dit que ce n’est pas son problème », a déclaré Mahmoud Goudjankilé. D’où l’opposition de certains membres de Dana Amassagou à son enterrement au mausolée où reposent les notabilités de la famille Tall.
Une autre source, originaire de Bandiagara, cadre politique qui était de la délégation du Premier ministre, confirme les propos de Mahmoud Goudjankilé et donne d’autres détails. Selon cette source, d’habitude quand il y a un tel décès, selon la coutume, les notabilités de la communauté dogon, les familles Tembelly et Wolloguem, fondatrices de la ville de Bandiagara, sont informées officiellement par des canaux spécifiques. Mais cette fois-ci, cette règle n’a pas été respectée. « Dès notre arrivée, nous avons été informés de cela. Nous avons aussitôt entamé les démarches avec les autorités traditionnelles pour résoudre ce point », a-t-il révélé.
Une troisième source indique que l’incident est né d’un mouvement spontané. Et il a fallu de longues négociations pour calmer les nerfs et trouver un compromis pour que le défunt chef de village puisse être inhumé au mausolée.