Fidèle parmi les fidèles du président de la République, Mamadou Diarrassouba est l’unique député sortant à se faire réélire, sur liste propre avec quatre candidats dont trois tirés de l’anonymat total. Homme pragmatique, engagé et rassembleur, le destin le propulse droit vers le perchoir.
Franc parleur et pas calculateur. Ce sont les deux qualificatifs qui le caractérisent selon certains de ses proches. Malgré le poste effacé de secrétaire à l’organisation qu’il occupe dans le Bureau politique du parti Rassemblement pour le Mali (RPM), Mamadou Diarrassouba est un Joker doté d’une base politique bien robuste. Les dernières élections législatives l’attestent à suffisance.
De toutes les formations politiques confondues, Dioila est la seule circonscription électorale où un parti a réussi à élire cinq députés sur liste propre. Mamadou Diarrassouba s’est distingué avec brio en se faisant réélire avec quatre autres députés. Parmi lesquels : deux femmes et un jeune homme, tous tirés de l’anonymat. Lors des deux tours du scrutin, il a battu à plate couture, Konimba Sidibé, candidat malheureux à la présidentielle et ses alliés. Cela, sans tambour ni trompette. Aux attaques personnelles de ce dernier, l’ancien enseignant oppose sagesse et force de caractère. Animal politique hors pair, Mamadou Diarrassouba a préféré mener sa lutte sur le terrain au contact des populations pour faire son message.
Le questeur sortant de la 5ème législature se positionne ainsi, malgré lui, favori parmi les favoris pour diriger l’Assemblée nationale lors de la 6ème législature. Son poids politique, sa fidélité au président fondateur du RPM, Ibrahim Boubacar Keïta, son franc-parler et ses bons rapports avec la quasi-totalité des formations politiques tranchent en sa faveur.
Contrairement à plusieurs autres cadres de son parti, certains sans grande assise politique, et déboussolés par la guerre de leadership ou des scandales de corruption, le député de Dioila, Mamadou Diarrassouba a une voix qui porte et jouit de l’estime du Président de la République. A qui d’ailleurs il ne cache pas son désaccord à certaines occasions. Pour rappel, en avril 2019, il fait partie des députés qui ont défendu la motion de censure contre le Premier ministre d’alors, Soumeylou Boubèye Maïga, en brouille avec les syndicats, et une grande partie de la classe politique mais soutenu par le Chef de l’Etat.