Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, s’apprête à gracier environ 1452 détenus. La mesure qui s’inscrit dans le cadre de la prévention du coronavirus ne concerne pas, selon nos sources, les personnes en détention préventive.
«Il y a eu une première vague de grâce de 400 prisonniers en mars, puis une seconde vague de 300 personnes. Mais nous n’avons pas souhaité communiqué là-dessus», nous a indiqué le responsable de la communication du département de la Justice, M. Kamaté. Notre interlocuteur confirme que deux autres vagues sont attendues très prochainement. Au total, selon lui, le nombre de prisonniers qui bénéficieront de la grâce présidentielle se chiffre à 1452. L’initiative vise à désengorger les prisons pour mieux prévenir la pandémie du coronavirus en milieu carcéral.
Une mesure appréciée par la Commission nationale des droits de l’homme (Cndh) qui avait déjà décrié les « récents mandats de dépôt émis par la justice», dans un contexte de crise sanitaire mondiale.
Cependant, précise notre source du ministère de la Justice, la grâce présidentielle répond à des critères bien définis. «C’est une commission qui fait des propositions au chef de l’Etat. Mais la mesure ne concerne que les détenus déjà jugés. Certains bénéficient d’une remise de peine totale, d’autres bénéficient d’une remise partielle», a indiqué le chargé de communication du département de la Justice.
En clair, les cadres de l’administration publique arrêtés pour des infractions de corruption et de détournement de deniers publics, les terroristes et autres criminels de grand chemin ne sont pas concernés.
Faut-il le rappeler, le Haut commissariat au droit de l’Homme avait invité les pays à relaxer des prisonniers afin de minimiser les risques de propagation du coronavirus en milieu carcéral.
Beaucoup de pays africains où les prisons sont surpeuplées ont favorablement accueilli la nouvelle.