En 2018, un confrère a été interpellé et placé en garde-à-vue par la police pour avoir posté sur les réseaux sociaux un communiqué, truffé de fautes, attribué au ministère de la Sécurité. Il était relatif à l’arrestation d’un opposant. La même année, un autre a été poursuivi et condamné par la justice pour avoir remis au goût du jour sur Facebook, sans s’en rendre compte, une information vieille de plusieurs années.
Pourtant, le minimum de prudence et un petit effort de vérification pouvaient leur éviter un tel scénario.
Certains croient que le numérique a rendu notre tâche plus facile. Erreur. Au contraire, aujourd’hui plus qu’hier, notre métier devient plus en plus complexe et exigeant. Vérifier ne suffit plus. Il faut vérifier et revérifier avant de livrer l’info. A l’heure du numérique, le défi ne consiste plus à informer vite. Sinon, notre métier perdrait tout son sens. Car avec les réseaux sociaux, chaque citoyen est devenu informateur de facto. Cependant, ce qui doit nous distinguer des amateurs, c’est la méthode, la prudence, le temps et l’énergie que nous consacrons à la vérification.
Ces dernières années, le phénomène de fausses informations s’est développé au point de donner naissance à un nouveau genre journalistique : le Fact-cheking. Le monde a évolué. Le métier de journaliste aussi. Prenons donc le train de l’évolution en marche.