Aminata Bambi Konaté surnommée Wesh, jeune slameuse malienne.

Une jeune slameuse sentinelle contre les violences faites aux femmes au Mali

Article importé du projet scolaire EssentielMali.com

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Aminata Bambi Konaté surnommée Wesh, jeune slameuse met à profit son art, pour dire stop à la violence basée sur le genre au Mali.

Chemise rayée glissée sur un jean gris foncé, baskets noirs, physique un peu masculin, regard timide,  à 19 ans Aminata Bambi Konaté est déjà une star montante au Mali. A l’Institut Universitaire de Gestion (IUG) où elle suit des cours en gestion des ressources humaines (GRH) en classe de 2ème année, Aminata ne passe jamais inaperçue.  Cependant si elle est brillante à l’école,  sa popularité est liée à autre chose : le slam.

Aminata Bambi Konaté pratique cet art depuis 2016 quand elle était au Lycée. « Je me suis lancée dans le slam par hasard. L’association ‘’Jeuness’Art’’ a organisé un concours au sein de notre établissement, en 2015 j’étais encore en classe de 11ème. J’ai remporté le prix et tout est parti de là » se remémore-t-elle.   Hors de la classe ici tout le monde l’appelle Wesh, son nom d’artiste. Beaucoup de ses camarades l’ont déjà vue sur les écrans télés ou entendu sur les ondes des radios en train de faire des débats ou slamer. Loin d’avoir la grosse tête, Aminata Bambi Konaté, issue d’une famille modeste, reste concentrée sur ses études et sa carrière d’artiste.

« Mon père se soucie beaucoup de mes études. Je me donne à fond à l’école pour progresser. Le slam va bien avec l’école parce que c’est un art éducatif. Et il nécessite beaucoup de réflexions et un bon niveau intellectuel» déclare-t-elle. Dans ses textes Wesh parle de ‘’tout et rien’’. Car pour elle l’art, c’est aussi de donner un sens aux sujets qui paraissent inintéressants aux yeux du public. Mais son combat à elle c’est de lutter contre les violences basées sur le genre au Mali : les mutilations génitales féminines, les viols, le mariage forcé entre autres. Pour elle, la femme ne doit pas être considérée comme « l’être faible » condamnée à subir le machisme.

« Au début c’était difficile, parce que le slam n’est pas assez connu au Mali. Maintenant les choses bougent, nous avons des cachets et nous tirons notre épingle du jeu» se réjouit-t-elle.

En juin prochain, Wesh doit partir en Haïti pour participer à un festival de slam et un projet devant promouvoir le « Slam féminin ».  L’initiative sera couronnée  par une tournée mondiale lors de laquelle Wesh défendra les couleurs du Mali.

Lassina Niangaly

Major de la 3ème Promotion de la Formation en Alternance de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille à Bamako en 2018, Lassina NIANGALY, 33 ans, est journaliste depuis août 2012. Il est titulaire d'une maîtrise en Histoire-Archéologie et d'un Bac+5 en Histoire et Géographie. A la base professeur d'enseignement secondaire.

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