Dans le cadre des activités de la 7e édition de la campagne ‘’Integrity Icon’’, l’Ong porteuse de l’initiative, Accountability-Lab Mali, a organisé ce 16 décembre 2022, à l’hôtel Colibris de Magnambougou, un panel de haut niveau sur ‘’l’importance de l’intégrité dans la gestion des affaires publiques’’.
Le débat modéré par notre confrère Daouda Tékété était animé par le Dr Abdoulaye Sall, président de Cri 2022 ; le Pr Ibrahim N’Diaye, enseignant chercheur ; Khadija Maiga, consultante internationale sur les risques politiques, la gouvernance et la sécurité et Mariam Diama Sanogo, présidente des communautés de pratique en matière de lutte contre la corruption au Mali.
La rencontre a enregistré la présence des responsables de Accountability-lab, notamment Mme Djitteye Doussouba Konaté ; Souleymane Kalifa Bouaré. Les travaux présidés par le ministre de la Refondation de l’État, le Pr Ibrahim Ikassa Maiga, a enregistré la présence de l’ancien Premier ministre Moussa Mara et les quatre nominés de la 7e campagne Integrity Icon.
Dans ses mots de bienvenue à l’assistance, la directrice pays de Accountability Lab, Mme Djitteye Doussouba Konaté, a précisé que le panel s’inscrivait dans le cadre de la campagne nationale ‘’Integrity Icon’’. Il s’agit, dit-elle, d’un projet national qui a pour objectif d’identifier et de célébrer les fonctionnaires honnêtes et intègres de l’administration publique afin qu’ils inspirent, servent de REFERENCE à la population malienne.
Le manque d’intégrité, a-t-elle fait savoir, engendre la corruption, l’inégalité et l’insécurité. Toute chose qui constitue un véritable défi au développement du Mali.
« Les citoyens ordinaires se sentent souvent impuissants face à la corruption et à la mauvaise gestion. Il est nécessaire d’encourager les champions de l’intégrité, ce qui permet de renforcer la confiance du public envers les institutions gouvernementales », a-t-elle préconisé. Pour cela, Mme Djitteye a souligné que le panel du jour était un espace civique sur l’intégrité qui nous permet d’avoir ‘’des conversations constructives sur ce que signifie être un fonctionnaire intègre et comment tous ensemble nous pouvons renforcer nos institutions dans une société comme la nôtre’’.
Les panelistes ont surtout entretenu le public présent sur la notion d’intégrité, dont l’absence, dans la gestion des affaires publiques, conduit à la corruption, le népotisme, la gabegie, l’injustice, l’l’insécurité et la dérive.
Si la corruption est une véritable plaie qui ronge tout espoir de développement au Mali, le Dr Abdoulaye Sall considère que ce phénomène n’est qu’un wagon dans la gouvernance si cette dernière était un train de transport, la locomotive étant le travail. Pour lui, il faut mettre les Maliens au travail pour créer de la richesse, les éduquer pour espérer sur un réel développement du pays.
Pour le Pr Ibrahima N’Diaye, tout processus de développement, de consolidation de la démocratie doit s’appuyer sur nos propres valeurs sur nos langues…
L’ancien Premier ministre Moussa Mara a salué l’initiative de Accountability qui constitue un pas important dans la refondation du Mali. Car, autant il y a des corrompus dans tous les secteurs économiques et dans toutes les couches socio-professionnelles, autant ces secteurs et ces couches regorgent des hommes valables, intègres… Le développement tant prôné de ce Mali passe nécessairement, selon lui, par la détection de ces hommes de valeur, de ces talents et à « mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Pour cela, le gouvernement doit encourager et même prendre le relai de ce que fait Accountability Lab, a-t-il suggéré. Pour cela, les hommes et les femmes promus par ce forum doivent également bénéficier de promotion par l’Etat, dans leur poste et fonction respectifs.
Quant au ministre Maiga, il dit avoir noté avec intérêt les remarques et les interpellations des uns et des autres. Il a rassuré que le gouvernement de transition est conscient des défis et des difficultés et est en train de tout mettre en œuvre répondre aux aspirations des Maliennes et des Maliens.
