En janvier 2023, le casque sera obligatoire pour les motocyclistes. C’est en tout cas, la volonté affichée par le pouvoir de transition du colonel Assimi Goïta qui ne se prive plus de moyen le faire entendre par les Maliens. A défaut de pouvoir accomplir sa mission d’un Mali de paix et de justice pour tous, les tombeurs du régime du président IBK comptent désormais redorer son blason en s’attaquant aux maillons faibles de la République.
Loin d’une volonté de sécuriser les usagers de la route et particulièrement ceux qui sont à moto, les colonels de Kati, à travers l’Agence nationale de l’insécurité routière, pardon de la sécurité routière (ANASER), sont engagés, depuis peu, dans une campagne d’intoxication à outrance, sur le port obligatoire du casque pour les motocyclistes, à partir de janvier 2023. Que cache ce regain d’intérêt brusque de l’ANASER sur le port du casque pour les motocyclistes ?
En effet, depuis quelques semaines, l’Agence nationale de sécurité routière est en campagne dans ce sens. Si l’importance du port du casque sur la route n’est plus à démonter, le regain d’intérêt qui soutient les publicités de l’agence sur les réseaux sociaux est sujet à discuter. Oui à l’information et à la sensibilisation, mais pourquoi une imposition du port du casque dès janvier 2023 ? Est-ce un amour sincère pour les Maliens en général et les motocyclistes en particulier ou une volonté inavoué de les faire saigner ? Le commun des Maliens a du mal à comprendre surtout.
En tout cas, avec tut le respect que nous leur devons, nous pensons qu’il y a plus urgent à Malikura que le port du casque pour les motocyclistes. Parmi ces priorités la dégradation inquiétante des voies routiers, les grèves à répétition dans nos hôpitaux et centres de santé ; les débrayages des élèves et étudiants ainsi que des enseignants dans nos écoles.
Aujourd’hui, les Maliens ont faim et soif. Notre système éducatif et celui de la santé demeure malade par les grèves à répétition, la sécurité et la justice dans les villes et campagnes constituent toujours des mirages. Alors, l’on comprend dès lors qu’il y a plus prioritaire que de perdre les énergies à imposer le casque aux motocyclistes qui sont du reste pour la plupart des chef de famille bien conscients du risque qui les menace en roulant le crane nu.
A moins qu’il ne s’agisse de satisfaire à l’appétit affairiste d’opérateurs économiques et de fonctionnaires véreux, cette décision relève du non-sens et ne contribue guère à la cohésion tant recherchée par les Maliens. Car, jusque-là le régime d’Assimi au nom duquel on veut faire avaler la couleuvre par les Maliens, reste muet sur les motivations profondes et surtout les dispositions réalistes prises pour permettre à chaque motocycliste de disposer d’un casque à un coût à portée des bourses en cette période de vache-maigre.
Autrement, vouloir imposer le casque aux Maliens motocyclistes, dans des conditions flous et par les temps difficiles qui courent, est un risque que le régime doit éviter à tout prix.
Par contre, s’il s’agit encore de mesurer sa popularité à rude épreuve, nous pensons que le pari est risqué. Car avant les cinq colonels, le défunt régime du président Ibrahim Boubacar Keita est aussi passé par là.
Restons donc concentrés sur l’essentiel : la lutte contre le terrorisme, l’insécurité grandissante dans les villes et campagnes, la lutte contre la grande corruption, l’injustice et la vie chère…