Une forte délégation des députées de la 6e législature conduite par Aïchata Cissé dite Chato s’est rendue à Nioro du Sahel. Une visite qui fait suite à celle du Premier ministre Boubou Cissé.
Ce jour, la mission des femmes parlementaires a été reçue par le chérif de Nioro du Sahel Mohamed Ould Cheiknè Haïdara dit Bouyé à son domicile.
Les échanges ont porté sur la situation politique du pays. Pendant deux heures, le vieux a abordé divers sujets dont la manifestation du M5-RFP annoncée pour le vendredi prochain au Monument de l’indépendance de Bamako. Le même jour, des partisans du régime envisagent une contre-manifestation, selon la cheffe de la délégation.
Face au risque de confrontation, ces députées ont sollicité la médiation de Bouyé auprès des deux camps. « Nous venons solliciter votre médiation pour intercéder auprès du M5 et de Mahmoud DICKO afin qu’ils puissent surseoir à la marche du vendredi pour donner la chance à la médiation. Nous demandons du temps pour le règlement pacifique de la situation. Nous craignons des affrontements », a indiqué Chato. Pour elle, le pays traverse une situation délicate et il faut du temps pour résoudre certains problèmes.
A la sollicitation de ces dames, le chérif de Nioro a répondu « Par respect pour la femme, je vais intercéder auprès du M5 et de Mahmoud DICKO afin qu’ils puissent surseoir à la manifestation du 10 juillet. Toutefois, à condition que ceux qui envisagent aussi de faire de la contre-manifestation y renoncent».
Pour le chérif de Nioro, ceux qui sont dans la logique de la contre-manifestation veulent envenimer la situation. « Il faut qu’ils ( les initiateurs de la contre la marche) nous laissent en paix parce qu’ils n’ont aucun motif pour le faire », a indiqué le leader religieux.
Encore, il est revenu sur ses relations avec l’imam Mahmoud DICKO. Il a affirmé être en bon termes avec DICKO. Toutefois, sa position par rapport à la mobilisation en cours contre le régime est neutre. « Je ne suis ni pour ni contre, mais ceux qui marchent ont des raisons valables de sortir », a précisé Bouyé.
Malgré cette position, il s’est permis d’adresser une lettre au Président de la république, à travers le Premier ministre Boubou CISSE. Celle-ci contient ses propositions. Dans sa correspondance, le chérif rapporte qu’il a demandé le départ de la présidente de la Cour constitutionnelle, la tenue des partielles, l’éloignement de Karim KEITA dans la gestion des affaires publiques. Par ailleurs, il n’a pas caché son désir pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. A ce jour, aucune réponse du président sur ces propositions, a déploré Bouyé.
« Nous n’accepterons pas que le pays sombre à cause de ces oppositions (IBK-M5-RFP). Il est nécessaire que chacun se ressaisisse et accepte des compromis. A défaut d’un consensus entre les parties, c’est normal que l’armée prenne le pouvoir jusqu’à la stabilisation de la situation », a déclaré le vieux.