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Législatives à Douentza : Plainte au pénal contre des sous-préfets

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Pour la première fois de l’histoire électorale de notre pays, un candidat, qui dit détenir des preuves tangibles de bourrages d’urnes, porte plainte en pénal contre trois sous-préfets, après l’annonce des résultats provisoires du vote du 19 avril dernier, au compte du second tour des législatives.

Dans la circonscription électorale de Douentza, région de Mopti, les résultats officiels du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation donnent la victoire à la liste RPM-URD. Mais leurs adversaires la liste ADEMA-PASJ-ASMA-CFP (Amadou ONGOÏBA et Oumar DICKO) contestent ces résultats et dénoncent plutôt des bourrages d’urnes en faveur des vainqueurs.

Au cours d’un point de presse animée ce 26 avril 2020 à Bamako, le candidat de l’ASMA-CFP, Oumar DICKO, a accusé les sous-préfets de Hombori, NGouma et Douentza d’avoir bourré des urnes dans leurs circonscriptions électorales respectives en faveur de la liste RPM-URD.

À Boré, Ngouma, Dala, Gandamyan, Hombori, Déberé, pour ne citer que ces communes, le conférencier jure, la main sur le cœur, que personne n’a voté dans ces localités, à cause essentiellement de l’insécurité.

Pourtant, au moment de la compilation des résultats au niveau de la préfecture de Douentza, les sous-préfets de ces différentes communes ont amené des résultats qui ont été comptabilisés par les membres de la commission locale de centralisation. Et ces chiffres sont tous en faveur de la liste des adversaires.

Par exemple, a explicité le conférencier, dans la commune de Diaptodji (NGouma) où il y a 17 000 inscrits et il y a autant de votants. Dans le contexte actuel, a-t-il fait savoir, tous les 17 000 inscrits ne peuvent pas se retrouver chez eux pour voter, à cause de l’insécurité. Que s’est-il alors passé pour aboutir à ce résultat ? M. Dicko a tout simplement conclu à un bourrage d’urnes, ce 19 avril 2020.

Dans sa version de fait, il ressort que tout est parti du premier tour du scrutin, lorsque les candidats ont constaté des anomalies. Notamment, par rapport au comportement du sous-préfet de Hombori. Celui-là même, dit-il, le jour des élections, est allé s’enfermer dans un camp militaire à six kilomètres de Hombori privant volontairement les citoyens de leur droit de vote.

Donc, aucun citoyen de Hombori n’a voté au premier tour, a-t-il rapporté.

« Personne ne sait où il tire ses résultats. Parce que personne n’a voté dans la commune de Hombori », a fustigé le conférencier.

Selon lui, cela a été porté à la connaissance des plus hautes autorités de la région et même le ministre de l’Administration territoriale a été tenu informé. Mais visiblement, aucune mesure n’a été prise contre lui.

« Même pas un avertissement », s’indigne M. DICKO.

Donc, naturellement au deuxième tour, dit-il, les autres sous-préfets (Douentza et NGouma) se sont inspirés de cet exemple, et ont, dit-il, pris les élections en otage.

Ainsi, au deuxième tour, à Boré, en complicité avec le maire, le sous-préfet a tranquillement choisi un local dans sa résidence pour amener les urnes et les bourrer. Et cela, en absence de tous les présidents des bureaux de vote. De même, le sous-préfet de Diaptodji, a fait pareil sans associer personne.

De son côté, le sous-préfet de l’arrondissement central de Douentza, qui a 3 communes, a fait la même chose.

« C’est le manque de sanctions qui a provoqué ce comportement sous la coupe du préfet qui a managé », s’insurge ce candidat malheureux.

Face à cette situation, a fait savoir M. DICKO, les responsables de la liste ADEMA-PASJ-ASMA-CFP ont introduit une requête devant la Cour constitutionnelle pour annulations des résultats de ces localités incriminées.

Mais, au-delà de la Cour constitutionnelle, et pour servir d’exemple et libérer nos populations, ils ont aussi porté plainte au pénal contre ces 3 sous-préfets pour avoir volontairement privé les citoyens de leurs droits de vote. Il s’agit bien sûr des sous-préfets de Hombori, Douentza et NGouma. « Ça, c’est un fait prévu et réprimer par la loi pénale », a-t-il justifié.

Ainsi, une requête a été déposée contre eux au niveau pénal au niveau du juge de Douentza et l’affaire confiée au cabinet de Maitre Ilyass TOURE. « Nous allons suivre le dossier, pour qu’à l’avenir, au-delà de ces élections, que le comportement de ces sous-préfets soit sanctionné par la justice de notre pays et que désormais, aucun administrateur ne se permet plus de priver volontairement les citoyens de leurs droits et sans s’inquiéter », a-t-il insisté.

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