Au Mali, un peu plus de 12 % de la population est infectée par l’hépatite B. Un taux de prévalence qui inquiète les services de santé dédiés à la lutte contre cette pathologie. La Cellule sectorielle de lutte contre le Sida, la tuberculose et les hépatites virales (CSLS-TBH) ambitionne d’endiguer les hépatites afin qu’elles ne constituent plus une menace de santé publique pour le pays.
Le ministère de la Santé à travers la CSLS-TBH est en plein préparatif pour la célébration de la journée internationale contre l’hépatite, le 31 juillet. Une journée qui sera l’occasion de faire le bilan de la lutte au niveau national et international et des défis à relever pour être au rendez-vous mondial de l’élimination des hépatites à l’horizon 2030. En conférence de presse, le vendredi 25 juillet, Dr Madina Konaté, coordinatrice de la CSLS-TBH, a assuré qu’il est possible de mourir de tout sauf de l’hépatite B, qui est le type d’hépatite le plus courant et le plus mortel en Afrique.
Pour ce faire, elle conseille à la population de faire le dépistage et de suivre le traitement au cas où le résultat du dépistage est positif. « On peut vivre avec l’hépatite et mourir de tout sauf d’elle si on suit le traitement », a-t-elle insisté. Le Dr Konaté recommande la vaccination systématique à ceux qui auront un résultat négatif à l’issue du dépistage. Aussi la coordinatrice de la CSLT-BTH invite toutes les femmes enceintes à faire le dépistage pour éviter une éventuelle transmission du virus à leur bébé.
« Selon une étude récente qui a été faite dans une de nos structures, 17 % des femmes enceintes portent le virus. Et quand une femme enceinte porte le virus, si rien n’est fait, elle va transmettre le virus à son bébé », indique Pr Moussa Y Dicko, spécialiste des hépatites en service à l’hôpital Gabriel Touré.
Malheureusement, poursuit-il, ce sont ces enfants-là qui vont faire une maladie chronique. À 20 ans, 30 ans, ils vont faire une maladie chronique du foie. Quand ils vont faire cette maladie chronique, ils vont faire une cirrhose, et 10 ans après, à 40, 45 ans, 50 ans, ils vont faire le cancer du foie.
Le traitement de l’hépatite est payant au Mali, mais le gouvernement et ses partenaires ont mené des actions pour la baisse du prix des médicaments. Le défi actuel est donc le dépistage puisque 80 % de la population ne connaissent toujours pas leur statut, selon Pr Dicko.
La célébration de la journée sera couplée à une campagne de pistage des invités.