À la veille de la Journée internationale de la fille, célébrée chaque 11 octobre, Plan International Mali a organisé une conférence de presse le 9 octobre à son siège pour réaffirmer son engagement en faveur de la protection et de l’épanouissement des filles. L’ONG a profité de cette tribune pour renforcer son plaidoyer en faveur de l’augmentation de l’âge du mariage à 18 ans pour les filles et les garçons.
Placée sous le thème mondial « La fille que je suis, le changement que je mène : les filles en première ligne de la crise », cette édition 2025 évoque le rôle crucial des filles dans la résilience communautaire, notamment en période de crise.
Dans notre pays, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a décliné le thème national autour de « Situation de crise et mariage d’enfants : impacts et perspectives », soulignant les effets dévastateurs des contextes de vulnérabilité sur les droits des jeunes filles.
Animant cette conférence de presse, le Directeur pays de Plan International Mali, Jackson Acha Atam, a rappelé que la pauvreté, les crises sécuritaires et économiques plongent de nombreuses familles dans la précarité, les poussant à adopter des stratégies d’adaptation souvent dommageables pour les enfants.
« Les populations pauvres font face à une augmentation vertigineuse des prix des denrées et au dysfonctionnement des services sociaux, ce qui les amène à recourir au mariage précoce ou à l’arrêt scolaire des filles », a-t-il déploré, rappelant que l’un des objectifs du Plan est de combattre les pratiques néfastes, dont le mariage d’enfants.
Conformément à son mandat, Plan International a lancé, depuis le 1ᵉʳ octobre 2025, une campagne internationale intitulée “Laissez-moi être une enfant, pas une épouse”, soutenue par son rapport annuel sur la situation des filles dans le monde.
Ce rapport met en évidence la violence, la perte d’opportunités et la marginalisation auxquelles sont confrontées les filles mariées trop tôt. Il met aussi en évidence les témoignages des filles. Selon les données présentées, 60 % des activistes interrogés citent les attentes culturelles comme le principal facteur du mariage d’enfants, tandis que les déséquilibres de pouvoir continuent de nourrir les violences sexistes.
Pour cette campagne, Plan International Mali et ses partenaires notamment les organisations membres de l’Alliance Joining Forces for Africa (JOFA) comme Save the Children, World Vision, SOS Village d’Enfants, Terre des Hommes et Educo mèneront tout au long du mois d’octobre des actions de plaidoyer, de sensibilisation et d’engagement communautaire.
Ces efforts, selon le responsable du Plan International Mali, visent à influencer les décideurs et les bailleurs afin de renforcer la législation et la protection des filles. Concrètement, Jackson Acha Atam appelle à travers cette campagne des plaidoyers en faveur l’adaptation et l’application d’une loi fixant l’âge du mariage à 18 ans pour les filles et les garçons.
De même, il appelle les acteurs à investir dans des programmes visant à combattre les normes et croyances sociales néfastes qui encouragent l’éducation des filles.
“Ce n’est pas une bonne chose d’empêcher à l’enfant le droit de jouir pleinement de ses droits, notamment celui de l’éducation. C’est pourquoi, il faut des initiatives qui maintiennent les filles à l’école. Déscolariser les filles, c’est les empêcher d’avoir des opportunités”, a-t-il affirmé.
Pour sa part, le représentant de la Direction Nationale de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille, M. Housseini Ouologuem, a salué l’initiative de la célébration de cette journée commémore les filles.
Par ailleurs, interpellé sur la lenteur dans l’adoption d’une loi qui augmente l’âge du mariage à 18 ans conformément aux engagements souscrits par notre pays, M. Ouologuem a déclaré que le processus connaît des problèmes à cause des réserves des leaders religieux. Sinon, affirme-t-il, le projet de loi est déjà élaboré.
La conférence s’est ténue en présence de plusieurs responsables d’organisations partenaires de Plan International qui œuvrent également pour la protection des droits des filles et des enfants, en général.