Des acteurs politiques ont encore étalé ce mardi 26 juillet leur divergence sur la nécessité ou pas de rédiger une nouvelle Constitution à la rencontre d’écoute avec les membres la Commission constituée à cet effet. Ils sont partagés entre le ‘’Pour’’ et ‘’Contre’’.
La commission en charge de la rédaction de la nouvelle Constitution a entamé sa phase de concertations et d’écoutes des forces vives de la nation. Ce 26 juillet, elle a rencontré classe politique au Centre international de conférence de Bamako après les Institutions de la république.
La démarche consiste, a expliqué le président de la Commission Fousseiny Samaké, de faire participer toutes les forces vives de la nation au processus de rédaction de la nouvelle Constitution tout en prenant leurs observations et propositions dans la nouvelle loi Fondamentale.
« Nous tenons cette rencontre pour avoir vos avis pour le renouvèlement total de la Constitution (…) Nous allons changer de constitution », a indiqué le président Samaké, mais pas de faire table rase de tout. « Nous allons capitaliser les acquis des différentes tentatives de révision. Là où il n’y a pas de problèmes, il n’y aura pas à modifier. On s’attaque aux problèmes qui sont apparus lors des débats », a précisé le président Samaké.
Déjà, il songe à la création du sénat, de la réduction des pouvoirs du Président de la République jugés exorbitants par plusieurs acteurs, les procédures devant la Haute cour de justice, etc.
S’ils sont nombreux des partis politiques séduits par l’initiative, cependant certains ne sont pas enchantés puisque trouvant la procédure inopportune, à l’image de Abba Alassane, l’un des responsables de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM).
« Il n’est pas opportun d’aller à la rédaction d’une nouvelle Constitution. Donc, notre parti ne s’associera pas à l’initiative. Nous pensons que le problème au Mali ce sont les hommes, la justice. Le Mali n’a pas de problème de texte, mais d’hommes. Le Mali a les meilleurs textes. On ne fournira pas de document pour l’élaboration d’une constitution », a affirmé M. Abba Alassane.
En revanche, le président de l’Union pour la sauvegarde de la République du Mali (USR), Nouhoum Togo s’insurge : « On ne peut pas aller avec tout le monde. Il faut aller avec la majorité et personne ne nous prendra en otage ». Selon lui, en pareil contexte, il est impossible d’obtenir l’unanimité.
De même, Abdoulaye Amadou Sy, ancien diplomate et membre de la Coalition des forces patriotiques (CoFoP), soutient que la Constitution en vigueur ne convenait pas au pays. Alors la procédure en cours est nécessaire pour sortir définitivement de l’actuel texte Fondamental qui n’est en fait, selon lui, la copie de la Constitution de la 5ème République française.
C’est le moment, a-t-il indiqué, de mettre en œuvre les dispositions du KuruKan Fuga et procéder à une réelle refondation du Mali, « Le Mali Kura ».
Par ailleurs, en réaction à des prises de positions, le président Samaké répond avoir pris note des déclarations des responsables politiques, même celles discordantes.« La démocratie c’est la diversité des points de vue », a-t-il soutenu.
Pour le même exercice, la Commission rencontrera ce jeudi à la société civile avant l’étape d’écoute citoyenne dans des capitales régionales le 2 août prochain.