Le chroniqueur, Ras Bath a condamné le mercredi 5 janvier la participation de l’Adema, de l’URD… deux importantes formations politiques du Mali, aux Assises nationales de la refondation (ANR) pour cautionner la prorogation de la transition de 5 ans au détriment des principes démocratiques.
Le porte-parole du Collectif pour la défense de la république (CDR), Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath était l’un des intervenants à la conférence de presse de la Synergie Sauvons le Mali, une nouvelle plateforme constituée des partis et regroupements politiques opposés à la démarche de la transition.
Objectif de la conférence tenue au siège du Parena était de lancer les activités de ladite synergie pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel tout en contraignant les autorités à respecter leur engagement pris dans la charte de la transition pour un délai de 18 mois.
Lors de la rencontre, Ras Bath, connu pour son discours agressif, a déclaré être déçu des responsables de l’Adema PASJ et du CNID pour avoir été à la tête de la révolution contre le régime dictatorial de Moussa Traoré en 1991 pour l’avènement de la démocratie.
Trente ans après. Ces partis ont tronqué des principes inaliénables de la démocratique contre des strapontins, selon le porte-parole du CDR, en pactisant avec les militaires auteurs du coup d’Etat d’août 2020 et d’approuver la prorogation de la transition de 5 ans.
Le comble, ajoute Ras Bath, a été de les déléguer la refondation de la nation.
« Confier la refondation de la nation aux militaires est une insulte à l’histoire du Mali et à l’intelligence. Les militaires sont des citoyens avec des vocations spécifiques dans la république. S’ils veulent faire de la polémique qu’ils démissionnent de l’armée qu’ils ont librement choisie », a déclaré le porte-parole du CDR.
En plus de l’Adema PASJ, l’Union pour la démocratie et la république (URD) est l’autre formation politique importante à s’associer à ces assises. Pour Ras Bath, cette participation de l’URD viole les convictions de son défunt président Soumaïla Cissé avec qui il a collaboré en 2018.
« Si Soumaïla Cissé était vivant, il n’allait jamais faire partir de cette rencontre. Ils ( des responsables de l’URD) ont tué deux fois Soumaïla Cissé. L’URD, à travers ce document (les conclusions des ANR), a souillé la mémoire de Soumaïla Cissé basée sur le respect de la démocratie, le respect de la loi… », a déclaré Mohamed Youssouf Bathily.
Par ailleurs, la Synergie dans sa déclaration lue par Ismaël Sacko, membre du Cadre d’échanges, regrette qu’excepté le projet de loi électorale non consensuelle, aucune action concrète n’a été posée dans le sens d’un retour à l’ordre constitutionnel normal. Et toutes les énergies ont été consenties pour la tenue des assises nationales de la refondation parce qu’elle était l’alibi pour obtenir la prorogation de la transition.
« Ces assises étaient inopportunes. Elles ont été un immense gâchis. Elles n’étaient pas inclusives. Leurs conclusions ne sont donc ni consensuelles ni légitimes. Elles ne sauraient s’imposer. Nous les rejetons », a déclaré le regroupement politique.
Par conséquent, la Synergie affirme rejeter également le chronogramme sorti des assises parce qu’il porte atteinte aux principes élémentaires de la démocratie et au droit du peuple malien de choisir librement ses dirigeants.
« Ce chronogramme prolonge le coup d’État. Il porte les germes de l’instabilité politique et de la généralisation de l’insécurité », a-t-elle indiqué.