Dans un contexte d’insécurité et de tensions croissantes, l’ONG appelle à redoubler d’efforts pour protéger les enfants et les adolescents dans la région.
03 Août 2021. – L’ONG Educo, présente dans 14 pays du monde, a mis en garde contre le risque imminent d’une famine au Sahel. L’organisation intervient dans 4 pays de la région, l’une des zones les plus vulnérables du continent africain, en raison des conséquences de la crise climatique, de l’existence de tensions sociales et politiques et de l’irruption de la COVID-19 qui a aggravé les difficultés endémiques de la région.
Educo est une ONG axée sur la défense et la protection des droits des enfants, et tout particulièrement des enfants qui se trouvent en situation de vulnérabilité. Elle développe actuellement des projets au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Sénégal, au cœur du Sahel. Au Burkina Faso et au Mali, près de 50 000 personnes, dont 70% sont des enfants, participent directement aux programmes de sécurité alimentaire d’Educo. Ces programmes se concentrent sur la production agricole, les cantines scolaires, la distribution de nourriture, le traitement de la malnutrition et l’alimentation des enfants vulnérables.
« Les catastrophes causées par le changement climatique, comme les fortes pluies, les inondations ou les sécheresses, ont un impact direct sur le déplacement des populations et la réduction de leurs moyens de subsistance. Dans le cas du Niger par exemple, les inondations ont touché plus de 35 000 foyers et causé la mort de 65 personnes, en plus de détruire les cultures et d’ensevelir le bétail », explique Édouard Ndeye, Directeur de la stratégie d’Educo pour la région du Sahel.
D’autre part, la pandémie de COVID-19 a exacerbé les problèmes dont souffrait déjà la région. « La population était déjà durement touchée par la pauvreté chronique et le manque d’accès aux services de base tels que l’éducation, la santé et l’eau, notamment dans les zones rurales. C’est pourquoi une grande frustration et un certain malaise sont ressentis. Il est donc important d’appeler dans ce contexte à redoubler d’efforts pour protéger les enfants et les adolescents qui vivent dans la région« , affirme Édouard Ndeye. Selon les données du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, près de 300 000 personnes ont été infectées et 4789 décès ont été enregistrés entre les premiers cas de COVID-19 déclarés au Sahel et le mois de février de cette année. Les populations les plus dépendantes des services publics ont été les premières touchées, notamment avec la fermeture des écoles, des lieux de culte ou des frontières. Les mesures de restriction de mobilité diminuent l’accès et la capacité de fournir des services humanitaires en complément des services mis en place par l’état. Cette crise expose par conséquent les populations à des défis humanitaires, sécuritaires et de développement.
Educo souligne par ailleurs que la détérioration de la situation alimentaire durant cette période est un facteur important qui expose les enfants à une malnutrition sévère, ainsi qu’à diverses formes de violence. Certains d’entre eux se voient contraints à la mendicité, sont victimes du mariage des enfants ou sont exploités par le travail afin de subvenir aux besoins de leur famille. De même, la faim agit sur la motivation à apprendre de nombreux enfants qui abandonnent l’école ou échouent aux examens.
Les programmes de sécurité alimentaire font partie de la stratégie d’Educo au Sahel, où l’ONG développe des programmes d’éducation, de protection, de promotion de la cohésion sociale, de gouvernance, d’hygiène, d’assainissement et d’accès à l’eau potable. Au total, près de 800 000 enfants participent directement aux programmes d’Educo au Burkina, au Mali, au Niger et au Sénégal.
Source : Educo