Un convoi de patrouilles de la Minusma à été empêché le mardi 30 mars d’entrer dans la ville de Diré. Parce que la population avait décrété une journée ville morte contre l’insécurité. Une scène mal interprétée par certains internautes qui pensent qu’elle visait la Mission onusienne.
Une vidéo de près de deux minutes sur une manifestation tenue ce mardi 30 mars à Diré est partagée dans certains groupes de messagerie WhatsApp et sur Facebook. Des légendes qui l’accompagnent font croire que la mobilisation était dirigée contre la Minusma dont la présence n’a rien changé à l’insécurité dans la ville. D’où la décision de la jeunesse d’empêcher le convoi de patrouilles de la Mission de se rendre dans la ville.
La vidéo est authentique et liée à la manifestation organisée par la population de Diré. Cependant, elle n’était pas destinée contre la Minusma, nous confirment plusieurs sources, à l’image de Abdoulaye Dagamaïssa. Ce dernier rappelle que la décision de tenir une journée ville morte est consécutive à l’enlèvement d’un commerçant par des hommes armés. » Pour cela, nous avons choisi le mardi qui correspond également le jour de la foire hebdomadaire », a expliqué M. Dagamaïssa précisant que celle-ci a été annulée pour l’ occasion. De même, il a déclaré que la sommation a été faite » à tous les transporteurs de quitter la ville avant 5 heures du matin, s’ils ne veulent pas être bloqués ».
Ce jour, poursuit-il, un convoi de la Minusma qui fait des patrouilles comme d’habitude lors de ces foires est venu trouver que l’entrée et la sortie de la ville étaient interdites d’accès. Et, conformément au mot d’ordre, des jeunes qui étaient à l’ entrée de la ville ont demandé à la mission onusienne de retourner », a indiqué notre interlocuteur.
Certes, affirme-t-il, la présence de la Minusma n’est pas à hauteur des attentes mais la manifestation n’était pas destinée contre elle. Il s’agissait d’un ras-le-bol général contre l’insécurité dans le cercle. »Depuis 2020, Diré est devenue l’épicentre de l’insécurité dans la région de Tombouctou. C’est pourquoi, après la manifestation, nous avons élaboré un memorendum et qui a été remis au gouverneur de Tombouctou et aux chefs militaires de la zone », a-t-il précisé.
Ces informations sont confirmées par un responsable de la Minusma qui soutient que la Minusma n’était pas la cible de la manifestation. La mission a fait demi tour lorsqu’elle est venue trouver que l’entrée de la ville était barricadée.