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Terrorisme : Iyad Ag Agali dans le collimateur des Français?

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« Iyad Ag Ghali et ses lieutenants sont des assassins », a déclaré le Directeur général de la sécurité extérieure de la France (DGSE), Bernard Emié, à l’issue de leur Comité exécutif contre-terrorisme tenu ce lundi à Orléans. La rencontre a été l’occasion de faire le point notamment de l’engagement français contre le terrorisme au Sahel.  

Les responsables politiques, militaires et renseignement se sont rencontrés ce 1er février à la faveur de leur comité exécutif contre-terrorisme à Orléans. La réunion s’est tenue dans un contexte où l’opération Barkhane suscite beaucoup de polémiques et à quelques jours de la rencontre de Ndjamena pour évaluer les actions militaires contre les terroristes.

A l’issue de cette réunion, la ministre des Armées de la France, Florence Parly,  a réaffirmé la détermination de son pays à mener le combat contre le terrorisme avec le soutien de ses partenaires. Elle est convaincue que face à une menace globale, la lutte doit être totale en représailles aux attaques et attentats orchestrés par Daech et Al-Qaïda. Déjà, selon elle, ces deux Organisations terroristes ont montré de quoi elles étaient capables depuis 20 ans.

Depuis janvier de 2015 à nos jours, les terroristes ont réussi vingt attaques sur le sol français, a-t-elle affirmé avant de déplorer que celles-ci aient fait 265 morts et des centaines blessés. Et au Sahel, son pays a perdu 51 militaires. Face à cette situation, l’enjeu pour la France est d’entretenir et densifier le combat contre le terrorisme, a-t-elle déclaré. 

La ministre des Armées a aussi abordé des discussions en cours avec les nouvelles autorités de Washington, des pays européens et ceux du G5 Sahel dans la croisade contre le terrorisme. Dans cette collaboration, la ministre française invite ses partenaires du G5 Sahel à plus d’engagement et d’investissement dans leur défense. Sinon, a-t-elle prévenu, le but de son pays « n’est pas de devenir un sous-traitant d’Etats qui ne s’investiraient pas dans leur défense ».

Quant au Directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Emié, il a précisé que leur engagement est de combattre le terrorisme là où il prend ses racines conformément aux consignes du président d’Emmanuel Macron : « Avec les terroristes, on ne discute pas ; on combat ».

Si des populations civiles des pays du Sahel sont mobilisées en faveur du retrait de l’Opération Barkhane pour insuffisance de résultats sur le terrain, le patron de la DGSE avance la thèse contraire. Selon lui, les actions des troupes françaises ont affaibli l’ennemi, tout en rappelant quelques succès de Barkhane. « Au Sahel, notre action a permis de désorganiser les troupes terroristes et d’entraver la plupart de leur chef grâce notre effort de renseignement…», a déclaréBernard Emié. Toutefois, admet-il « la bête bouge encore et la menace terroriste demeure encore très élevée».

La stratégie de ces groupes terroristes est de répandre la haine, la violence et le sang sans distinction de population civile innocente. La preuve : plus de 90% de leurs victimes sont des musulmans. « Al-Qaïda au Maghreb islamique s’est installé au Mali à partir de 2012. Ce groupe est auteur de plusieurs attaques à Bamako 2015, en Côte d’ivoire 2016, à Ouagadougou 2017 comme 2018. A cela s’ajoute la liste de près de 60 ressortissants kidnappés dont plusieurs lâchement assassinés », a rappelé Bernard Emié.   

Aujourd’hui, Iyad Ag Ghali, qui se trouve au cœur du dispositif Al-Qaïda au Maghreb islamique, planifie et exécute des attaques au Sahel et en Europe. « Iyad Ag Ghali et ses lieutenants sont des fils spirituels d’Oussama Ben Laden (le cerveau des attentats du 11 septembre tué par les forces spéciales des Etats Unies en mai 2011). Depuis 2017, trois d’entre eux ont été neutralisés », a confirmé Bernard EMIE.  A part ce rebelle malien maintenant converti en terroriste, la plupart des commandants de cette Organisation sont des étrangers, a-t-il indiqué. « Iyad Ag Ghali incarne la stratégie Al-Qaïda au Sahel. C’est un homme qui pratique le terrorisme au quotidien. Il n’hésite pas à se mêler à la troupe. Assoiffé de violence, il n’hésite pas à prendre les armes, il n’hésite pas à exécuter des innocents », a-t-il indiqué.

Alors est-il désormais dans le collimateur des Français pendant le pays a décidé d’ouvrir des négociations avec lui conformément aux résolutions du Dialogue national inclusif tenu en décembre 2019 ?

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