Depuis octobre dernier, soit plus de trois mois, le petit village de moins de 4000 âmes de Farabougou, dans le cercle de Niono, est assiégé par les jihadistes, malgré la présence d’un détachement des FAMa sur place. Depuis, ces forces du mal ont étendu leur domination à d’autres localités de la commune et du cercle, empêchant les paysans de vaquer à leurs occupations champêtres. Plusieurs hectares de champ de riz ont été déjà été incendiés par les terroristes ou dévastés par des oiseaux granivores.
Les réseaux sociaux, notamment facebook, se sont illustrés, ces dernières semaines par des images atroces de dévastation des périmètres agricoles de la zone office du Niger, par les criminels terroristes. Désormais, c’est un ouf de soulagement pour les exploitants dont les champs ont été épargnés à présent. En effet, depuis quelques jours, l’on apprend que les FAMa du détachement du secteur 5 de l’Opération Maliko se sont mobilisés auprès des paysans pour sécuriser les travaux champêtres dans le cercle de Niono, conformément à leur mission régalienne de sécurisation des personnes et de leurs biens, à travers le territoire national.
Selon la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA), « Ces forces du mal ont brûlé des hectares de champs et tué des paisibles citoyens dans ces localités.
Face à cette menace terroriste, les FAMa ont organisé du 22 au 23 janvier 2021, une mission de sécurisation des récoltes dans lesdites localités a permis aux cultivateurs de faire les travaux champêtres dans la quiétude. La mission était dirigée par le coordinateur des FAMa à Niono, le commandant Michel Kamaté. Elle a concerné les villages de Toubakouna K6 (Dogofri) et N8 Kourani Niono situé à 15 km de la ville de Niono », selon la DIRPA.
L’initiative est saluée par les populations, qui par la voix de leur porte-parole, de N8 Kourani, Gaoussou Kalossy, a salué cette initiative des FAMa. Il a confié aux confrères de la DIRPA que ‘’sans l’assistance de l’armée, aucune activité n’est possible dans son village’’. Déjà, précise-t-il, les ‘’terroristes ont causé des pertes en vie humaine et des dégâts matériels’’.
« Des centaines d’hectares de rizières ont été brûlées et plus de 60.000 bœufs ont également été emportés par les terroristes », a-t-il affirmé.
Toutefois, il n’en demeure pas moins que des inquiétudes demeurent sur le terrain, puisque les terroristes continuent de roder dans les alentours.
Le coordinateur des FAMa à Niono, le commandant Michel Kamaté, a exhorté les populations à collaborer avec les FAMa pour faire bloc contre la progression terroriste tout en fournissant des renseignements qui constituent le nerf de la guerre.
Le commandant Michel Kamaté a confirmé que ces populations souffrent des menaces terroristes.
Alors que l’opération se replie vers d’autres zones d’urgence certainement, le chef du détachement de la Gendarmerie à Diabaly, le capitaine Namory Keita, se veut rassurant ‘’des patrouilles de proximité sont menées chaque jour pour permettre aux cultivateurs de vaguer à leur activité. Il a demandé à ses hommes d’agir avec professionnalisme dans les opérations’’.
Jusqu’où iront les FAMa dans cette initiative de sécuriser cette zone qui regorge des potentialité énormes pour l’économie nationale? En tout le cas, nous le souhaitons le plus loin possible. Tout en réaffirmant notre soutien indéfectible à nos FAMa, qui restent le dernier rempart, nous en appelons à l’esprit d’anticipation de nos autorités pour sauvegarder l’office du Niger, le ‘’grenier de l’Afrique de l’Ouest’’ de l’impasse jihadiste. Plus qu’une digue pour la capitale Bamako, l’Office constitue un maillon incontournable pour la sécurité alimentaire de notre pays, à ne pas lasser filer entre nos mains. Pour rappel, selon le dernier rapport du Cadre Harmonisé de novembre 2020, plus de 440 000 personnes sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire, dont 7 168 en phase d’urgence et 439 208 en phase de crise, au centre du pays. En période de soudure agricole, de juin à août 2021, l’analyse projette que le nombre de personnes en insécurité alimentaire fera plus que doubler, pour s’élever à 955 000 personnes.