Dès son retour de Nouakchott, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a entamé des négociations avec le Mouvement du juin 5 qui exige son départ. Si l’audience accordée à l’imam Mahmoud Dicko, le samedi 4 juillet, a suscité l’espoir d’une décrispation de la crise socio-politique qui ébranle le pays, la rencontre entre le chef de l’Etat et les responsables des organisations du M5, le dimanche 5 juillet, a terminé en queue de poisson.
Le président de la République prend à contre-pied le Mouvement du 5 juin. A l’issue d’une audience qui avait suscité beaucoup, le Chef de l’Etat a finalement renvoyé les responsables du M 5 vers les partis politiques de la majorité présidentielle pour négocier des solutions de sortie de crise. De quoi provoquer la colère des alliés de l’imam Mahmoud Dicko. « Lors de cette brève rencontre, monsieur Ibrahim Boubacar Kéita a continué à faire la sourde oreille et preuve de mépris envers le peuple malien. En effet, M. Kéita a royalement ignoré toutes les demandes et mesures contenues dans le Mémorandum » du 30 juin 2020, en renvoyant le M5-RFP à sa majorité présidentielle qui ne dispose d’aucun pouvoir et pour laquelle lui-même n’a, d’ailleurs ni respect ni considération », s’indignent les responsable du M 5 dans un communiqué.
la hache de guerre déterrée
Dans le même communiqué, le M 5 « réaffirme, plus que jamais, sa détermination à obtenir, par les voies légales et légitimes, la démission pure et simple de M. Ibrahim Boubacar Kéita et de son régime, sauf application intégrale du Mémoradum sus-cité », ont averti les présidents des organisations fondatrices du M 5. Ils annoncent dans le même communiqué, l’intensification des manifestation dans les prochains jours.
« Le M5-RFP rappelle le peuple malien à une plus forte mobilisation le vendredi 10 juillet et jours suivants sur l’ensemble du territoire national et dans la diaspora », a déclaré le mouvement.
De son côté la Présidence de la République a indiqué que le Chef de l’État a « renouvelé l’invitation au M5 d’intégrer le gouvernement d’union nationale qu’il propose et qui ne saurait être retardé plus longtemps ».