Moussa Timbiné, président de l'Assemblée nationale du Mali dans son bureau, le 4 juin 2020. © LeJalon/ Maliki Diallo.
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Moussa Timbiné : «beaucoup de ceux qui marchent sont avec des djihadistes»

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Le président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné affirme que « rien n’est au-dessus de la constitution » et force doit rester à la loi et à son esprit. Il rejette catégoriquement l’option de dissolution de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle comme exigée par le Mouvement du 5 juin qui demande aussi la démission du Chef de l’Etat, IBK.

L’honorable Moussa TIMBINE redoute une jurisprudence en acceptant les exigences du M5-RFP. «Même dans le projet de révision constitutionnelle, on ne va jamais donner le pouvoir à un président de dissoudre la Cour constitutionnelle», a-t-il précisé.

Ce « juridisme » soutenu par le perchoir ne fait pas l’unanimité au sein de l’hémicycle. Des élus de la majorité comme de l’opposition ont une lecture politique différente de la situation. «C’est un problème réel. Il faut une solution politique », a soutenu l’honorable Aliou Boubacar Diallo, président du Groupe parlementaire Benso (majorité). Sa solution sélective consiste à sacrifier la presidente de la Cour constitutionnelle. «On demande à surseoir à la dissolution de l’Assemblée nationale. (..) Nous estimons que la dissolution de l’Assemblée Nationale n’est pas une solution. Elle contribuerait, au contraire, à une généralisation de la crise», a-t-il ajouté.

L’honorable Bakary Coulibaly, soutient que sur les 147 députés, une centaine ont été élus dans la transparence. Pour ne pas faire de ceux-ci des victimes, il plaide pour des élections partielles dans les circonscriptions électorales où il y eu a de forte contestation afin d’éviter une dissolution totale et entière de l’Institution. Une thèse rejetée également par le président Moussa Timbiné dont l’élection a été contestée en commune V du District de Bamako. « Il n’y a pas de députés plus populaires que d’autres ici. Nous sommes tous des élus », a répliqué l’honorable Timbiné. La solution viole aussi les textes qui prévoient les partielles que dans deux conditions : en cas de décès du député ou de sa démission.

En revanche, l’honorable Assane Sidibé s’est penché du côté du mouvement de contestation. Il ne voit pas d’inconvénient ni à la dissolution de l’Assemblée nationale, ni à celle de la Cour constitutionnelle. Aussi, son parti Yéléma se démarque de la résolution de l’hémicycle parce que ne prenant compte pas la souffrance des Maliens. Pour lui, en apportant un soutien  »sans réserve au président de la République », l’hémicycle se comporte en son ‘’club de soutien’’ au chef de l’Etat.

Alors que le M5-RFP, malgré la médiation de la CEDEAO, maintient son rassemblement de ce vendredi au monument de l’Indépendance, l’honorable Marcelin Guenguéré élu à Koro affirme que ce serait une honte s’ils prennent le dessus sur eux. Et pour le président de l’hémicycle, la demande de démission de l’Assemblée nationale est un prétexte. L’agenda des contestataires est d’ébranler toutes les institutions de la République. « De fil en aiguille c’est le Mali qui sera complètement occupé par les djihadistes. Beaucoup de ceux qui marchent sont des djihadistes », a déclaré l’honorable Moussa TIMBINE.

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