Dans la cité des 333 saints des rumeurs suspectent un avion d’avoir largué sur la ville un produit nocif et vont jusqu’à accuser la Minusma de propager le coronavirus. Intox.
«Un avion de la Minusma aurait largué sur la ville de Tombouctou une substance toxique contenant du coronavirus.» C’est la rumeur qui court, depuis quelques jours, dans la cité des 333 saints, théâtre d’opération des forces internationales depuis 2013. L’infox est soutenue par une image partagée sur les réseaux sociaux prétend montrer un avion en train de projeter une substance étrange. À Tombouctou plusieurs personnes témoignent avoir aperçu l’appareil et pas une seule fois. «Je l’ai vu il y a environ deux semaines. Ce vendredi matin aussi je l’ai vu vers 10heures», affirme Agaly, Professeur d’enseignement secondaire.
Kalifa Idnane Touré, secrétaire général du collectif ‘’Tombouctou réclame ses droits’’ lui affirme avoir vu l’appareil dans la ville mystérieuse le jeudi vers 28 mai vers 17h-18h.
Et dans la ville d’après nos deux témoins beaucoup de gens soupçonnent la mission onusienne d’avoir «jeté dans l’air, avec cet avion du coronavirus» et font le lien avec la hausse du taux de contamination de Covid19 dans cette ville qui compte plus 100 cas positifs.
Désintox
D’après nos vérifications, sur les deux photos d’avion postées par les internautes pour étayer la théorie du complot, une n’est pas du Mali.
Cette image a déjà été publiée sur d’autres sites hors du Mali, notamment en Europe. Elle a été prise lors d’un vol d’essai. Quant à la seconde, c’est une image amateur et elle est authentique. Mais l’avion n’est pas de la MINUSMA.
«Le gouverneur nous a contactés à propos de cette rumeur. Ce n’est pas un avion de la MINUSMA. Nous n’avons pas survolé la ville avec un tel appareil», a déclaré M. Gobi, chef de bureau de la Minusma.
Il ne s’agit pas non plus du gaz ou d’un autre produit nocif visant à propager le coronavirus. Dans cette même zone, la force française Barkhane aussi à une importante base. « Il pourrait s’agir d’un avion de la force Barkhane qui lance des leurres d’auto protection à l’arrivée sur le terrain. C’est une procédure employée régulièrement sur un théâtre d’opération comme l’est le Nord du Mali. Cela n’a évidemment rien à avoir avec le COVID19», a précisé un officier supérieur de la force française qui nous a envoyés cette image.
