Première unité de l'armée reconstituée @DIRPA
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Armée reconstituée : « aucune des unités n’est pleinement opérationnelle »

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Les problèmes de commandement et le manque de moyen du gouvernement entravent le fonctionnement et le redéploiement effectif des premières unités de l’armée reconstituée, selon le dernier rapport de l’Observateur indépendant de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.

Le Centre Carter, Observateur Indépendant de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger, a rendu public ce 14 avril 2020, les conclusions de son dernier rapport sur le Mali. Le redéploiement de l’armée reconstituée et le découpage administratif et électoral sont les deux thématiques abordées.

En signant l’Accord pour la paix en 2015, le gouvernement malien et les groupes armés signataires ont convenu sur le principe d’un désarmement des ex-combattants et l’intégration de ceux qui le souhaitent au sein des forces armées nationales.

Cinq ans après, ce processus important dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix est grippé par de nombreux problèmes, a indiqué l’Observateur indépendant. En cause, la persistance d’incohérences, des désaccords entre les acteurs. Conséquence de cette bouille, les premiers éléments des unités de l’armée reconstituée déployés en février dernier ne sont pas encore pleinement opérationnels.

« 1000 des 1325 soldats intégrés ont été redéployés, mais en raison notamment du désaccord entre des Parties signataires quant à leur commandement, aucune des unités intégrées n’est pleinement opérationnelle », précise le rapport de l’Observateur indépendant.

A ce jour, souligne le document, le commandement et le contrôle des unités reconstituées demeurent un problème. La hiérarchie militaire nationale ne veut pas lâcher prise, malgré la proposition de la Commission technique de sécurité d’intégrer l’état-major du Mécanisme opérationnel de Coordination au sein des Forces de défense et de sécurité nationales.

Outre ces aspects, l’absence de fonds suffisants constitue également un blocage dans l’atteinte des résultats sur le terrain. A cause de cette situation, des éléments déployés manquent d’équipements individuels (sacs de couchages, rations alimentaires).

Plus en détails, le rapport de l’Observateur indépendant rappelle que pour la réalisation de certaines actions, il a fallu le soutien de la MINUSMA.

« Pour le transport des premières troupes du bataillon de Kidal, seuls 40 véhicules ont été mis à disposition sur les 60 prévus. Le Gouvernement a ensuite posé le problème de l’approvisionnement en carburant. La MINUSMA s’est engagée à prendre en charge ce volet, comme celle des rations alimentaires, pendant trois mois», a soutenu-t-il.

Par ailleurs, Centre Carter a déploré également l’absence de progrès sur le plan politique dans la mise en œuvre de l’Accord. Celle-ci pourrait compromettre à terme les avancées provisoires et fragiles dans le secteur sécuritaire, si les causes politiques principales du conflit malien continuent d’être négligées. Sans une approche plus équilibrée, la mise en œuvre de l’Accord continuera très probablement à piétiner, et pourra même échouer, met en garde l’observateur indépendant.

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