En voulant démentir une « information erronée » de l’Agence France presse (AFP) sur les capacités réelles du Mali à faire face à la pandémie du Coronavirus, le ministre de la Communication, chargé des relations avec les institutions, porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, a doublé le nombre de lits et confondu un centre d’isolement des cas suspects aux centres de soin de cas confirmés. Mali Check vous fait le point de la situation.
Dans une dépêche, le 20 mars 2020, l’AFP a affirmé que le Mali ne dispose que d’un seul appareil respirateur et d’une vingtaine de lits pour l’ensemble du pays pour prévenir contre le Coronavirus.
Un seul respirateur et une vingtaine de lits confinés pour tout le pays: le #Mali, un des pays les plus pauvres au monde, illustre les inégalités criantes entre pays face au #coronavirus. Par @amhauchard #AFP à #Bamako https://t.co/sxe88nCqIC
— AFP Afrique (@AFP_Afrique) March 22, 2020
Dans sa brève, l’AFP soutient avoir consulté un « document officiel » en mi-mars. Mali-Check a retrouvé ledit document disponible ici. L’article de l’agence française a été repris par plusieurs médias dont francetvinfo.fr. Au Mali, il a fait le buzz sur les réseaux sociaux avec des commentaires souvent durs contre les autorités.
Face à la polémique, le gouvernement malien a réagi, le mardi 24 mars. « Les informations de l’AFP sont erronées et sans fondement » avait répliqué le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré.
Dans le communiqué, le Porte-parole du gouvernement malien donne les nouveaux chiffres en matière de prévention et la prise en charge d’éventuels cas du Covid-19.
« Le Gouvernement informe l’opinion nationale et internationale que dans le cadre de son plan d’actions contre le Coronavirus, le Mali dispose à la date du 24 mars 2020 de quatre (04) Centres de dépistage que sont la Faculté de Médecine, le Centre Charles Mérieux, l’Institut National de Santé Publique, le Laboratoire de Biologie Moléculaire Appliquée ; et de trois Centres de prise en charge du COVID-19, tous opérationnels, avec un total de 37 lits répartis comme suit : CHU du POINT G (07 lits), Hôpital dermatologique (10 lits) et Hôpital du Mali (20 lits).
M. Sangaré exagère
Contrairement aux affirmations du ministère de la Communication, le Mali ne dispose pas à ce jour de trois centres de prise en charge, mais deux. Un centre aménagé à l’Hôpital du Mali et un deuxième au Point G. Dans une interview accordée à Studio Tamani (station de la fondation Hirondelle au Mali), le responsable du centre de l’Hôpital Dermatologique de Bamako affirme clairement qu’il gère un centre d’isolement et non un centre de soin des cas confirmés. Dans l’élément sonore disponible ici, Malick Koné précise: « une fois que l’examen biologique est conclu en positif, nous transférons le patient dans les centres hospitaliers où nous avons des unités de prise en charge avec des infectiologues, des virologues, les pneumologues, des urgentistes et même des réanimateurs. Nous les avons à l’Hôpital du Point G, à l’Hôpital du Mali ».
L’autre chiffre du ministre de la Communication qui est contraire à la réalité c’est les « 20 lits » à l’Hôpital du Mali. Depuis les premières semaines du Coronavirus, l’Hôpital du Mali a mis en place une Cellule technique chargée de la gestion du Covid19. Le président de cette cellule, Boubacar Sidiki Ibrahim Dramé a présenté son centre de prise en charge à des journalistes le 23 mars. Son centre dispose de quatre salles d’hospitalisation et compte 10 lits au total.
En somme, le Mali ne dispose pas du 37 lits, mais 17 lits. Il s’agit de dix lits à l’Hôpital du Mali et 7 lits à l’hôpital du Point G.
Maliki Diallo
Encore et toujoursdu vrai travail d’investigation
Bravo le Jalon et Maliki
Merci Diallo
Merci pour la précision
MALI CHEIK là c’est quoi même😀???
Mali Check c’est notre rubrique de vérification de fausses informations. ça peut être une vidéo, un photo truquée ou sortie de son contexte. ça peut être aussi, une fausse déclaration d’un homme politique ou autre. Les fausses ont d’énormes conséquences sur l’opinion et l’Etat.