Le Chérif de Nioro du Sahel Mohamed Ould Cheicknè Haïdara dit Bouyé a confirmé avoir bel et bien demandé à l’imam Dicko de surseoir à la marche qui était prévue ce vendredi. Entre lui et Mahmoud, il n’y a pas de contradiction, a-t-il clarifié.
L’annulation de la marche de ce vendredi initiée par l’Imam Mahmoud Dicko avait suscité beaucoup de commentaires. Certaines humeurs avaient tenté de discréditer la décision de l’ancien président du Haut conseil islamique. Faisant croire à l’opinion qu’il a décidé d’annuler la marche de son propre chef sans l’accord du Chérif de Nioro. La réaction de ce dernier était vivement attendue. Elle n’a pas tardé.
Devant des milliers de fidèles dans sa Zawia de Nioro du Sahel, le Chérif s’est prononcé sur la situation politique du pays pendant plus de 30 minutes malgré son état de santé fragile. C’était après la prière du vendredi. Occasion pour le Guide religieux de renouveler sa bénédiction et de réaffirmer de son amitié à l’imam Mahmoud Dicko.
« Mon amitié avec Dicko est au beau fixe. Il ne m’a rien fait de mal dans notre collaboration jusqu’à présent», a indiqué le Chérif de Nioro. Sa relation avec Mahmoud Dicko n’est pas une combine contre le pays, a-t-il précisé. Bien au contraire. Selon lui, leur union vise à mettre un frein aux dérives des autorités du pays et défendre la religion musulmane,.
Réaffirmant son pacifisme, il a déclaré ne jamais soutenir une initiative visant à déstabiliser le pays. Surtout en ce moment où le pays traverse une période délicate. D’où, selon lui, son appel à l’imam Dicko de surseoir à la marche. Pour Bouyé, le plus important maintenant est le calme et la stabilité dans le pays.
Le leader religieux a également expliqué qu’il ne fait pas de guerre par procuration, à travers Mahmoud Dicko. « Si je devais appeler à la révolte, je ne passerai pas par quelqu’un d’autre. Je le ferai moi-même », a-t-il déclaré.
« Personne ne peut s’interposer entre moi et mon ami», a-t-il soutenu.
En outre, il a évoqué la gestion du pays. D’un ton colère, il a décrié la corruption, l’amateurisme du pouvoir à faire face aux attentes de la population. Il a rappelé avoir aidé IBK à arriver au pouvoir en 2013. Mais aujourd’hui le Chérif ne fait plus mystère de sa déception.
Pour lui, le chef d’Etat a galvaudé l’espoir et l’espérance des Maliens. « J’ai compris qu’IBK voulait juste devenir président de la République. Le reste n’est pas son souci. IBK est vraiment incapable de diriger le pays. Il n’a pas de solution », s’est lamenté Bouyé. De tous les présidents du Mali, IBK est le plus mauvais, a-t-il affirmé.
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