/

Reprise des cours : le secrétaire général du SNEC désavoué par ses militants

4 mins de lecture

Le Secrétaire général du Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC) Moustapha Guittéye s’est désolidarisé de ses collègues du collectif des enseignants pour décréter la reprise des cours ce lundi. A son tour, il est aussi lâché par ses militants qui s’opposent à sa décision.

Au cours d’une conférence de presse tenue ce samedi à la Bourse du travail, le SNEC dit avoir trouvé un compromis avec le gouvernement.

1-L’alignement de la grille des enseignants sur l’indice plafond 1100 à compter de mars 2020 pour la catégorie A avec deux mois de rappel (Janvier 2020 et février 2020) ;

2-L’alignement de la grille des enseignants sur l’indice plafond 1200 à compter de janvier 2021 pour la catégorie A ;

3-Le paiement par tranches des rappels des douze (12) mois de l’année 2019.

Conséquence : le syndicat prend ses distances avec le Collectif des enseignants du Mali dont il est membre et appelle ses militants à boycotter les mouvements de grèves programmées par le CEM.

« Au regard de ces avancées constatées et compte tenu de la situation sécuritaire du pays, le SNEC demande à toutes ses militantes, à tous ses militants ainsi qu’à tous les enseignants qui partagent sa vision quant à la gestion de la crise que traverse notre système éducatif, de reprendre normalement le travail ce lundi 02 mars 2020 à partir de 7 h 30 pour ne pas compromettre l’avenir des enfants des pauvres », a appelé le secrétariat général Moustapha Guittéye.

Un revirement de position justifié du côté du SNEC par son profond attachement au respect du droit à l’éducation des enfants. Mais peu suffisant pour convaincre des sections du SNEC à adhérer à la décision. En effet, au lendemain de son annonce, des militants notamment de Koulikoro, de Gao, de Fana ont écris pour la rejeter. Pour eux, pas question de trahir la lutte du collectif des enseignants.

Preuve : ce matin, les élèves ont répondu à l’appel. Mais la reprise n’a pas été effective comme annoncé. Les enseignants censés reprendre les cours étaient absents dans nombreux établissements.

Pour le Collectif, la situation est au point de non retour. Avec ou sans le SNEC, les grèves se poursuivront.

« Le mot d’ordre de grève de 20 jours continue sur toute l’étendue du territoire national. Les mots d’ordre de grève se suivront jusqu’à l’application stricte et correcte de l’article 39 de la loi N° 2018-007 Du 16 JAN 2018 », prévient le porte-parole du Collectif, Adama Fomba.

« Une loi ne se négocie pas, elle s’applique « DURA LEX SED LEX » », a ajouté M. Fomba.

En grève, depuis décembre 2019, les enseignants et le Gouvernement peinent à trouver un compromis pour la reprise des cours. Face à la situation divers acteurs de la société civile se sont mobilisés : anciens de l’AEEM, familles fondatrices de Bamako, notabilités religieuses (l’Église et le HCI), association des parents d’élèves…Rien de concret pour l’instant.

Indépendamment de ces initiatives, les nombreuses rencontres de conciliation entre les parties et la commission de conciliation ont été vouées à l’échec, les bons offices ont œuvré également, mais sans succès.

Encore, la semaine dernière, l’Imam Mahmoud Dicko et des députés ont dénoncé l’attitude du gouvernement dans la gestion de cette crise. Ils ont tous d’avis que force doit rester à la loi. Pour eux, la loi ne se négocie pas.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.