Les syndicats des enseignants promettent une autre mobilisation grandiose demain sur toute l’étendue du territoire. Une manifestation pour exiger du gouvernement le respect de ses engagements. Pour galvaniser ses militants, le Collectif des enseignants du Mali (CEM) a animé des assemblées générales à Bamako et à l’intérieur du pays ce mardi.
Après trois semaines de grève séquencée infructueuse, du 21 janvier au 7 février 2020, aucune perspective ne se dégage pour les enseignants et l’année scolaire en cours. Les négociations, pour le moment, semblent être au point mort entre le gouvernement et le collectif des enseignants alors que la date limite du dépôt des candidatures pour les 15 300 enseignants volontaires a été repoussée jusqu’à ce 18 février 2020.
Les enseignants projettent de nouveau, l’organisation de nombreuses activités syndicales, cette semaine, dont la marche pacifique de jeudi pour laquelle les responsables du Collectif des enseignants signataire du 15 octobre 2016 comptent sur les militants pour réussir une nouvelle prouesse.
En prélude de cette manifestation, ils ont tenu ce mardi des assemblées générales. Occasion de faire le point des négociations avec le gouvernement et appeler à la mobilisation massive demain. Elle se tiendra sur toute l’étendue du territoire national.
Pour le Collectif des syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016, la réussite de cette marche nationale dépendra de la mobilisation générale autour de l’événement.
À cet effet, il invite les responsables syndicaux au niveau régional et local à prendre toutes les dispositions nécessaires à la réussite de cette marche hautement capitale.
«Nous constatons tout simplement que l’école des enfants des pauvres n’est pas une priorité pour les autorités du Mali », a regretté Adama FOMBA, Porte-parole des syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016.
Recrutement des volontaires
Les Assemblées générales tenues ce mardi ont largement évoqué le recrutement des volontaires (15 300 contractuels issus des écoles professionnelles de formation des maîtres et enseignants retraités) annoncé par le gouvernement pour suppléer les enseignants grévistes.
À l’intention des sortants des écoles de formation d’enseignants (IFM, ENSup, ENETP…) cibles de ce recrutement volontaire, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 attirent l’attention sur la noblesse du combat qu’ils mènent. Ce combat, soutiennent-ils, vise à rendre à la fonction enseignante toute sa splendeur.
À ce titre, ils les informent que les agissements du gouvernement visant à les utiliser comme des palliatifs à la crise en cours n’ont d’autre objectif que de saper la détermination des enseignants à restaurer la dignité de l’enseignant malien.
Aussi, informent-ils les enseignants retraités que vouloir accepter de participer à cette ignominie, c’est contribuer à torpiller la loi qui a revalorisé leurs pensions.
Pour le CEM, cet exercice du gouvernement n’a aucun fondement juridique et viole l’article 30 de la Loi N° 2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant. Mieux, indique la synergie des enseignants, ce n’est qu’une mise en scène dans laquelle les nouveaux et les anciens enseignants seront utilisés comme des acteurs pour tromper l’opinion nationale.
À cet effet, les enseignants appellent chacun à son sens de responsabilité et surtout les sortants des écoles de formation qui sont les futurs bénéficiaires de cette lutte.
Au coeur de cette crise, l’application de l’article 39 de la Loi N° 2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant qui stipule: « toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et Spéciale ».
État des négociations
Selon le document concocté par le Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016, dont nous sommes procurés une copie sur les réseaux sociaux, les 12, 14 et 15 décembre 2019 se sont tenus les travaux de la commission de conciliation sur le préavis de grève des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, dans la salle de conférence du ministère de l’Éducation nationale.
Tout au long des travaux, la partie gouvernementale, a mis l’accent sur la situation sécuritaire et financière du pays, le nombre pléthorique des enseignants tout en insistant sur la non-soutenabilité budgétaire de la demande des syndicats, précise le document du collectif.
Ainsi, la partie gouvernementale a maintenu sa proposition faite lors des travaux tenus en novembre 2019, c’est-à-dire l’octroi d’un indice plafond de 1100 en 2020 et de 1200 en 2021.
À toutes ces propositions, les syndicats ont opposé les arguments suivants : « on ne négocie pas une loi ; les questions sécuritaires, financières et l’effectif des enseignants ne pourront être des arguments en faveur de la non-application d’une loi ».
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