Présidium de l'ouverture de la table ronde sur l'implication des femmes et des jeunes dans le processus de paix et de réconciliation nationale au Mali.
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Femme et réconciliation nationale au Mali : la MARN dévoile sa stratégie

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Journalistes pour les Droits Humains/Journalists for Human Rights (JDH/JHR), en collaboration avec la Mission d’Appui à la Réconciliation Nationale, a organisé ce 19 mai 2022, à la Maison du partenariat Bamako-Angers, une table ronde d’information et de dialogue sur la thématique: “Femmes et Réconciliation nationale au Mali: Comment éliminer les obstacles à leur inclusion et participation?”. Il s’agissait entre autres de partager avec les participants l’état des lieux sur l’inclusion des femmes dans le processus de réconciliation ; de discuter des problèmes et obstacles qui freinent la participation et l’inclusion des femmes dans le processus de paix.

Au cours de cette rencontre, journalistes et représentants de plusieurs organisations de la société civile ont pris connaissance de la Mission d’appui à la réconciliation nationale (MARN), son schéma directeur et le niveau d’implication des femmes dans le processus de paix au Mali, à travers les différents mécanismes en place par le Mali et ses partenaires.

Le combat de JDH

Dans son mot de bienvenue, le coordinateur de l’organisation Journaliste pour les droits humains, Moro Siaka Diallo, a salué la Mission d’appui à la réconciliation nationale d’avoir répondu à sa sollicitation pour a tenue de cet événement qui permettra d’outiller les médias pour la bonne exécution de leur mission dans un domaine aussi importante que la paix et la réconciliation nationale. JDH/JHR, précise-t-il, travaille pour former et impliquer les journalistes, les médias locaux, les Organisations de la Société Civile, les décideurs afin d’améliorer la protection et la promotion des droits humains notamment les droits des femmes et filles au Mali.

L’inclusion, la participation, la représentativité des femmes et jeunes dans la transition en cours et dans les réformes politiques et institutionnelles à mettre en place par les autorités nationales sont essentielles à la stabilité et au développement harmonieux du Mali, est-il convaincu. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’intervient, au Mali, le Projet “Amplifier la voix des femmes à travers les médias pour promouvoir une démocratie inclusive au Mali” exécuté par JDH/JHR avec le financement de NED.

Quant au chef de la Mission d’appui à la réconciliation nationale, Mahamadou Dioura, il a apprécié les efforts de JDH à l’apaisement du climat social tant recherché dans notre pays. Selon lui, si le développement d’un pays est illusoire sans une implication des femmes à hauteur de souhait dans les activités politiques, sociales et culturelles à tous les niveaux, la protection de ces dernières dans les contextes de crise est un devoir pour la survie de la nation. Toutefois, dans notre contexte, comme dans de nombreuses autres situations, cette participation de la femme et des jeunes dans le processus de développement n’est pas garantie, à cause de plusieurs pesanteurs socio-culturelles. Ce qui le pousse à évoquer une nécessité d’adaptation sociologique et professionnelle des femmes vis-à-vis de la réalité socio-économique du pays.

Impliquer les populations à la base

Parlant de la Mission d’appui à la réconciliation nationale (MARN), rattachée au ministère de la Réconciliation nationale, M. Diouara a expliqué qu’elle est le fruit de la volonté politique des autorités nationales d’endiguer la crise multidimensionnelle que connait notre pays, depuis 2012, en puisant dans nos valeurs traditionnelles, mais également dans les mécanismes modernes de résolution des conflits. Elle procède ainsi par une volonté d’impliquer davantage les populations à la base. C’est pourquoi, précise-t-il, la MARN est composée au niveau national de la Mission d’Appui à la Réconciliation Nationale (MARN) ; des Equipes Régionales d’Appui à la Réconciliation (ERAR) et des Comités Communaux de Réconciliation (CCR). Selon M. Diouara, la MARN doit faire face aux tensions sociales, à la vulgarisation du contenu de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale et enfin à la gestion des conflits. Elle est axée sur sept points essentiels que sont : Promouvoir la paix, la réconciliation nationale et la cohésion sociale ; Soutenir la prévention et la gestion des conflits ; Renforcer les capacités de pilotage, et de suivi du processus de réconciliation nationale et de la cohésion sociale ; Education, Culture, Civisme, Citoyenneté et Gouvernance ; l’adoption d’un pacte de stabilité sociale ; la Sécurité Humaine et la communication.

Au-delà de la figuration !

Sur la question du rôle et de l’implication des femmes dans les mécanismes de prévention et de gestion des conflits, le colonel Fatoumata Bintou Sangaré, point focal Réconciliation au ministère de la réconciliation nationale, s’est réjouie de la place de plus en plus importante accordée aux femmes dans les mécanismes de mise en œuvre de l’accord pour la paix. Il s’agit, selon elle, de renforcer cette position de façon quantitative, mais surtout qualitativement. Car prévient-elle, pour être efficaces, elles ne doivent pas jouer un simple rôle de figuration.

Fatoumata Bintou Sangaré a surtout plaidé pour une application effective de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations ratifiée par le Mali. Cette résolution consacre en effet l’implication des femmes dans les processus de paix. Elle demande aux Etats membres à assurer une plus grande représentativité des femmes à la prise de décisions dans les institutions et les mécanismes nationaux, régionaux et internationaux en vue de la prévention, de la gestion et du règlement des différends, de prendre les mesures spéciales pour protéger les femmes et les filles contre les violences, de leur donner la possibilité de participer aux processus de paix.