Avec la quasi-totalité de notre pays sous le contrôle des narco-jihadistes, l’arrestation de quelques présumés bandits financiers par le pouvoir des colonels aux affaires, depuis un an, n’émeut guère. Oui à la lutte contre l’impunité, mais la reconquête de l’intégrité territoriale du Mali, en 2012 comme en 2021, reste la priorité des priorités des Maliens.
Coup de Jarnac ou opération main propre ? Les colonels viennent de marquer un tournant dans l’histoire du Mali démocratique. L’ex-patron des services de renseignement du Mali et non moins Premier ministre sous Ibrahim Boubacar Keita, Soumeylou Boubeye Maiga, surnommé le Tigre, est placé sous mandat, depuis ce 26 août 2021, par la chambre d’accusation de la Cour suprême. Il n’est pas seul, car le Tigre sera rejoint en début d’après-midi par l’ancienne ministre de l’Economie, Mme Bouaré Fily Sissoko.
Ces deux haut responsables du pouvoir d’IBK vont devoir s’expliquer devant les juges dans l’affaire dite de l’achat l’avion présidentielle et des équipements militaires qui a défrayé la chronique à Bamako.
« Soumeylou Boubeye Maiga en prison, qui l’aurait cru », s’interroge-t-on sur les réseaux sociaux ? Pourtant, il médite sur son sort, depuis ce jour, à la Maison d’arrêt centrale de Bamako, selon plusieurs sources concordantes. L’on estime que dans les heures, jours et semaines à venir, d’autres « gros poissons » seront inquiétés par la justice puisque de nombreuses affaires de malversation financière ont notamment émaillé le régime du président Ibrahim Boubacar Keita. En plus de celles de l’avion présidentiel, des équipements militaires, il y a eu l’affaire des ‘’hélicos cloués’’, les ‘’blindés en carton’’…
Tout a commencé en début de semaine, lorsque l’ancien Premier ministre, SBM, a soutenu lors d’un débat sur Renouveau TV qu’il avait été blanchi dans l’affaire des équipements militaires par la Cour suprême qui, disait-il, a classé cette affaire sans suite. Mais le procureur général ne tardera pas à apporter un démenti à ces propos de l’ancien PM, ce 25 août 2021.
Selon Mamoudou Timbo, le procureur général près de la cour suprême : « Des enquêtes complémentaires ont été menées, et des ministres devaient être entendus ».
C’est un secret de polichinelle que les Maliens ont soif de justice. C’est d’ailleurs l’une des principales causes du mouvement populaire qui a eu raison du pouvoir d’IBK en août 2018. Dans ce contexte, le régime des colonels gagnera mieux en poursuivant cette initiative de zéro impunité. Toutefois, ces actions ne devraient pas faire ombrage à la mission première de la transition, le retour de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, la restauration de l’intégrité territoriale du Mali. Et sur ce plan, les Maliens attendent beaucoup des Colonels, ‘’qui ont fait la guerre, qui connaissent la guerre’’ et dont la mission est la défense du territoire national. Notre hymne national est là pour leur rappeler cette obligation : « Si l’ennemi découvre son front, Au-dedans ou au dehors, Débout sur les remparts… ».
Si nous saluons et soutenons ce combat contre l’impunité, nous n’applaudirons ces colonels que si notre sécurité sera garantie. A vous de jouer !