Avec l’appui du PDG du groupe Toguna Agro Industrie, Seydou Nantoumé, le gouvernement envisage de reconstruire certains villages déguerpis dans les quatre cercles de la région de Mopti : Koro, Bandiagara, Bankass, Douentza.
Doucombo, village situé à environ 5km de la ville de Bandiagara. Le jeudi 9 avril, cette localité a abrité une importante rencontre entre communautés dogon et peul. En toile de fond: un projet de reconstruction des villages devenus fantômes par le fait de la crise sécuritaire qui endeuille les familles et sème la misère depuis plusieurs années.
Défendue par le PDG du groupe Toguna Agro Industrie, l’initiative qui concerne l’ensemble des quatre cercles de la région de Mopti sera financée par le gouvernement. Mais la phase test sera appliqué dans la commune de Doucombo, où une quinzaine de villages et hameaux ont été vidés de leurs habitants par le conflit.
Principales victimes de cette crise, ce jour-là, les communautés peule et dogon se sont retrouvées autour de la table pour discuter du retour de la paix, leur destin commun.
La rencontre s’est tenue dans la cour de la mairie de Doucombo, sous la supervision du chef de la mission, Lazare Tembely, ressortissant de la zone et un des acteurs clés du projet, du président de l’Association Faso Dambé-Ton, Adama Coulibaly, médiateur, du préfet du cercle de Bandiagara, Siriman Kanouté, de son deuxième adjoint, Abdoulaye Traoré, du maire de la commune de Doucombo, Bogoun Kassogué.
Chacune des deux communautés étaient représentées par des personnalités. Au nombre desquelles: El Hadji Madani Dia, leader religieux, Binogo Wologuem, de l’ADB (Association pour le développement du cercle de Bandiagara), Sékou Oumar Seck, porte-parole de la délégation peule, et Mahmoud Goundjakilé, porte-porte de la délégation dogon.
Le chef de la mission, Lazare Tembely, a, dans ses propos luminaires, expliqué aux délégations venues de l’ensemble des quatre cercles de la région de Mopti les objectifs du projet: réconcilier les cœurs pour un retour progressif des déplacés dans leur village respectif.
«Le retour est volontaire. Une commission technique composée des représentants des deux communautés sera mise en place pour sélectionner les villages cibles et évaluer les besoins. En fonction des résultats des travaux de cette commission, le gouvernement apportera son aide dans la mesure du possible», a précisé le chef de la mission, Lazare Tembely. Selon lui, une équipe de supervision sera mise en place pour assurer le suivi de la mise en œuvre du projet. Mais, précise-t-il, à condition que les protagonistes acceptent de cesser les hostilités pour aller vers la paix.
«Si cette phase test réussit, elle sera dupliquée dans les trois autres cercles de la région de Mopti», a-t-il promis.
«La paix se construit»
Un des acteurs majeurs du conflit, le groupe d’autodéfense Dana Amassagou, par la voix de son président du bureau politique, Mahmoud Goundienkilé, a affirmé qu’il adhère à l’initiative et s’est engagé à sensibiliser ses membres pour concrétiser ce projet.
Du côté de la communauté peule, Sékou Oumar Seck, a vivement salué les efforts consentis par Seydou Nantoumé en faveur de la paix. «Tous les jours, nous recevons les échos du travail qu’il fait dans l’ombre pour le retour de la paix. Chers frères dogon et peul, nous avons assez souffert comme ça. Réconcilions-nous. Si on avait deux personnes comme Seydou Nantoumé, je jure par Dieu que nous ne serions pas dans cette situation aujourd’hui», a-t-il déclaré. Avant de fondre en larmes.
Le représentant de l’Association pour le développement de Bandiagara, Binôgo Wologuem, a, pour sa part, insisté sur la nécessité de rétablir le climat de confiance entre les communautés. À sa suite, Amadou Coulibaly, président de l’association Faso Dambé-Ton, a rappelé que pour résoudre le conflit, il faut soigner le mal à la racine. Selon lui, il est important d’admettre que nous faisons face à un conflit intercommunautaire. «Si le problème est reconnu comme tel, nous pouvons bien trouver une solution pour éteindre le feu», a-t-il déclaré. Avant de citer en exemple le cas de la zone de Macina, où les chasseurs et groupes armés terroristes ont, soutient-il, sous la médiation de Faso ni Dambé-Ton, signé un accord de non agression. «Le conflit n’est encore totalement fini, mais la fréquence des attaques contre les civils a beaucoup diminué», a-t-il affirmé.
Siriman Kanouté, préfet du cercle de Bandiagara, a abondé dans le même sens, appelant les communautés à s’accepter pour vivre ensemble dans la cohésion.
«Nous sommes condamnés à vivre ensemble. A un moment donné, on avait cru que Bandiagara était à l’abri d’un conflit intercommunautaire. Mais à la surprise générale, la situation nous a échappé. Aujourd’hui, il faut que les uns et les autres se ressaisissent pour aller vers la paix», a-t-il déclaré.
Et son deuxième adjoint, Abdoulaye Traoré, d’ajouter: «Cette rencontre est une bonne initiative, mais elle ne suffit pas. Car la paix se construit sur une longue durée. Il faut multiplier ces genres de rencontre pour permettre aux populations d’échanger.»
Lassina NIANGALY, envoyé spécial à Bandiagara
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