Après avoir passé trois mois sans salaire, les enseignants assigne le gouvernement en justice, pour abus de pouvoir.
C’est une bataille judiciaire qui commence entre les enseignants et le gouvernement du Mali. Le Collectif des enseignants, qui dénonce une dérive autoritaire de l’État, à travers le blocage des salaires de ses membres, depuis plus de deux mois, a finalement opté pour la voie judiciaire, en ces temps de fonctionnement minimum de l’État pour des raisons de COVID-19.
Pour les syndicalistes, ce blocage est une volonté du gouvernement de faire mal aux enseignants grévistes. Aussi, les syndicats ont-ils dénoncé les retenues « »abusives et sauvages » » opérées sur les salaires des enseignants.
Pour qu’ils soient mis dans leurs droit, les syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont déposé deux requêtes auprès de la section administrative de la Cour suprême contre la lettre du ministre de l’Économie et des finances relative aux retenues pour fin de grève en date du 23 mars 2020. Ils ont exprimé leur foi en la justice malienne afin de mettre fin à cette dérive autoritaire du Premier ministre, ministre de l’Économie et des finances.
Toujours dans la déclaration, les syndicats de l’éducation rassurent les enseignants de leur engagement d’œuvrer pour la protection de la dignité de la fonction enseignante. ‘’Le respect de la profession enseignante demeure la priorité des enseignants du Mali’’, soutiennent-ils.
Dans sa déclaration, la synergie des enseignants pointe un doigt accusateur au PM, non moins ministre de l’Économie et des finances, qui a instruit ses services techniques, à travers des lettres respectives, en date du 19 février 2020 et du 23 mars 2020, d’opérer des retenues sur les salaires des enseignants, sur la base des dispositions de l’article 17 de la Loi N° 87-47/AN-RM relative à l’exercice du droit de grève dans les services publics.