Le collège électoral a été convoqué pour les élections législatives, dont le premier tour est prévu pour le 29 mars prochain. Deux semaines après cette convocation, si les potentiels candidats se bousculent déjà pour se tailler des places à l’Assemblée nationale. Mais tel est loin d’être le cas pour les candidats recalés à la présidentielle de 2018 qui se font toujours discrets. Peur d’affronter la réalité des urnes dans une compétition de proximité ou manque d’intérêt pour le poste de député ? Les raisons profondes d’un forfait !
À la présidentielle de 2018, ils étaient 24 candidats, à compétir, et naturellement 23 candidats malheureux à la fin de la course. Parmi ces recalés, des figures emblématiques et des plus anonymes.
À l’issue du deuxième tour d’un scrutin présidentiel très disputé, c’est le président Ibrahim Boubacar Keïta qui l’a emporté succédant à lui-même pour un second et dernier mandat à la tête du Mali. Son challenger, comme en 2013, est le président de l’URD, Soumaïla CISSE, élu à Niafunké et présentement candidat déclaré pour les législatives prochaines dans la même localité. En plus de Soumi Champion, il y a lieu d’encourager également le Dr Oumar MARIKO élu et actuellement candidat dans son fief à Kolondièba. À part ces chefs de parti et candidats recalés à la présidentielles de 2018, et le président de la CODEM, Housseiny Amion GUINDO, ministre de la république, tous les autres sont actuellement portés disparu sur les radars de l’arène politique.
Il s’agit de : Aliou Diallo (ADP-Maliba) ; Choguel Kokalla Maiga (MPR) ; Harouna Sangaré (maire de Ouenkoro) ; Daba Diawara (PIDS; Diébou Ndiaye Kanté (seule femme candidate ; Dramane Dembélé ; Adama Kané ; Kalifa Sanogo (maire de Sikasso) ; Mamadou Oumar Sidibé (PRVM Fasoko) ; Mamadou Igor Diarra ; Modibo Kadjoké (Maliko) ; Modibo Koné (ancien DG de la CMDT) ; Modibo Sidibé (FARE Anka Wuli) ; Mamadou Traoré ; Mohamed Ali Bathily (APM) ; Moussa Sinko Coulibaly (ancien général de l’armée) ; Oumar Mariko (SADI) ; Cheick Modibo Diarra (RpDM) ; Hamadou Touré ; Mountaga Tall (CNID Faso Yiriwa Ton) et Yeah Samaké (PACP).
Alors que les Maliens s’attendent à voir ces personnalités à l’Assemblée nationale pour rehausser la qualité de leur parlement, très généralement décriée, au lendemain de la convocation du collège électoral, la surprise est grande : très peu d’anciens candidats sur la ligne de départ. La raison la plus évoquée est leur peur de se soumettre à la sanction des urnes, chez eux où ils demeurent de vulgaires inconnus. Et pour cause, selon un observateur, ces nombreux ‘’porteurs de Grands bazins brodés ou de costumes-cravates n’osent pas se lancer dans l’aventure, sachant bien ce qui les attend au tournant’’.
« Ils manquent simplement d’assises sociales », souligne un autre.
Pourquoi vouloir construire des maisons sans soubassement, s’interroge-t-on ?
« La politique est comme une marche à l’escalier », caricature un observateur qui estime que l’on ne saurait prétendre être au sommet avant même de commencer au début. Voilà le forcing de nos hommes politiques qui rêvent de se retrouver au sommet du jour au lendemain alors même qu’ils n’ont aucune base politique, aucune assise sociale.