Le gouvernement de la transition malienne a annoncé ce lundi 25 septembre, le report de l’élection présidentielle du 4 février 2024 à une date ultérieure. La révision du fichier électoral, la prise en compte des dispositions des réformes institutionnelles, et «la gestion de la prise en otage» des bases données du Recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC) par une société française sont les principales raisons évoquées.
C’était sur toutes les lèvres depuis plusieurs semaines. Le report de l’élection présidentielle de février 2024 est désormais officiel. L’annonce a été faite ce lundi par le ministre de l’Administration territoriale, porte-parole du gouvernement de la transition. Selon le colonel Abdoulaye Maïga, ce report se justifie par trois raisons majeures.
Il a d’abord mis en avant « la prise en compte de nouvelles dispositions constitutionnelles dans la loi électorale, en particulier l’augmentation de délais entre les deux tours des élections présidentielles ». Ensuite, les autorités de transition prévoient la prise en compte par la nouvelle Autorité indépendante de gestion des élections des résultats de la révision annuelle des listes électorales (1er Octobre au 31 Décembre 2023) dans le fichier électoral à partir de Janvier 2024, seul moyen pour elle d’assurer une large participation des Maliens aux prochaines élections.
Enfin, le gouvernement de la transition soutient la gestion de la « prise en otage » de la Base de données du Recensement Administratif à Vocation d’état civil (RAVEC) par le prestataire IDEMIA, une société française.
Sur ce dernier point, le porte-parole reconnaît le retard dans le paiement du reliquat de la société IDEMIA qui s’élève à cinq milliards de FCFA. « Les conséquences lourdes de cette situation sont entre autres : l’impossibilité d’enrôler les nouveaux majeurs et in fine de les inscrire sur le fichier électoral », a regretté le colonel Abdoulaye Maïga.
Toutefois, le ministre de l’Administration territoriale rassure que sur instruction du colonel Assimi Goita, président de la Transition, des démarches administratives sont en cours «pour effectuer dans les plus brefs délais le basculement de notre base de données sur un autre système qui sera exclusivement contrôlé par le Mali, sans aucun risque de vol de données, ni de prise d’otage ».
L’autre décision forte prise par les autorités de transition est d’organiser, exclusivement, l’élection présidentielle, pour sortir de la transition. « Les autres élections feront certainement l’objet d’un autre chronogramme qui sera établi par les nouvelles autorités, sous les directives du nouveau président de la République », a souligné le colonel Maïga.
La nouvelle décision du gouvernement est contraire au chronogramme proposé et approuvé par la communauté internationale. Il avait d’ailleurs permis la levée des sanctions économiques et financières de la CEDEAO, en juillet 2022. L’organisation sous régionale n’a pas encore réagi au report du scrutin présidentiel qui devrait mettre fin à la transition qui est en cours depuis le coup d’Etat du 18 août 2020.