Une supposée note d’information attribuée au Centre pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique de la CEDEAO (CEREEC) partagée sur Facebook annonce le ‘’gel’’ d’un projet de construction de stations d’eau solaires de la CEDEAO au profit du Nigéria, Sierra Leone, Libéria et de la Guinée. En cause : déficit de fonds en raison du retrait du Mali, du Burkina et du Niger. Intox!
Le préavis de retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO sera effectif en fin janvier 2025 conformément aux textes de l’organisation sous régionale. Dans ce contexte, une note d’information attribuée au Centre pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique de la CEDEAO (CEREEC) annonce des difficultés dans le financement du projet de construction de stations d’eau autonome (dotées d’équipements solaires NDLR) au Libéria, au Nigéria, en Sierra Leone et en Guinée. Raison avancée par l’auteur de la fausse information : « un déficit de 20 millions de francs CFA créé par le non recouvrement des recettes collectées à travers la taxe communautaire du Burkina Faso, du Mali et du Niger ».
Cette note est postée par le compte « Notre force-notre alliance AES sur Facebook ». Partagée plus de 30 fois, plusieurs internautes favorables à la position des Etats membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), tous en transition, estiment que cette situation « est le début de la souffrance de la CEDEAO ».
Le document qui annonce le « gel de ce projet » sur la construction de stations d’eau autonomes au Libéria, au Nigéria, en Sierra Leone et en Guinée n’est sur aucune plateforme et ni sur le site de la structure où elle publie ses informations. A l’aide des recherches sur Web via les mots-clés Lejalon a pu obtenir sur le site du Centre pour les Énergies Renouvelables et l’Efficacité Énergétique de la CEDEAO (CEREEC) des détails sur un projet de construction de stations d’eau autonomes au profit des pays cités dans la prétendue note de CEREEC ( Avis d’appel disponible ici). Et la date limite des soumissions des entreprises de construction était fixée au 6 novembre 2024.
Dans ce document que nous avons pu consulter, il est clairement indiqué : « Le Centre de Gestion des Ressources en Eau de la CEDEAO (CGRE) a obtenu une allocation du budget d’investissement pour l’année 2024 pour financer divers travaux et à l’intention d’utiliser une partie de cette allocation pour effectuer des paiements au titre de quatre marchés pour la construction de Postes d’Eau Autonomes (PEA) et pour la sélection des bureaux de contrôle pour lesdits travaux ». Donc, le financement de ce projet n’était pas conditionné à la mobilisation d’un fonds. Aussi, il est vraisemblable qu’un projet de la CEDEAO soit arrêté pour un déficit de 20 millions de FCFA.
Contacté par e-mail la cellule de communication du CEREEC dément la teneur de la note attribuée à leur structure.
Le prélèvement communautaire est un taux de 0,5% imposé sur les marchandises en provenance des États non membres de la CEDEAO. Ce prélèvement est la principale source de financement de la CEDEAO. Il est censé couvrir entre 70 et 90% du budget communautaire. En 2021, le Parlement de la CEDEAO s’est plaint de cette situation.
MODIBO KONE