Capture d'écran d'un post sur facebook sur la déclaration du maire de Sikasso.
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« J’ai honte pour les politiciens maliens » : non, Kalfa Sanogo n’a pas tenu ces propos

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Si l’actuel maire de la commune urbaine de Sikasso reconnait avoir adressé une lettre à un parti politique après la suspension par le gouvernement de Transition des activités des formations politiques, il dément toutefois être l’auteur de cette déclaration choc « j’ai honte pour les politiciens maliens ». Ces propos attribués à Kalfa Sanogo et repris par des médias suscitent la colère de certains hommes politiques.

La lettre retouchée (manipulée) de l’ancien maire de la commune urbaine de Sikasso a circulé sur les groupes WhatsApp avant d’être reprise par certains canards de la place. La correspondance de l’ancien PDG de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT) adressée aux cadres de l’Adéma PASJ fait le chou gras des soutiens de la Transition, notamment ceux qui approuvent la décision du gouvernement de suspendre les activités des partis politiques au motif de préserver l’ordre public. Jugeant liberticide la mesure prise lors du conseil des Ministres du 10 avril 2024 par décret, plusieurs formations politiques ont saisi la Cour suprême à l’effet de l’annuler.

« Désolé de le dire, mais la classe politique s’est dévoyée de longue et je n’ai eu cesse de le dénoncer et par écrit depuis 1993 à l’organe dirigeant de mon parti, l’ADEMA et au président Alpha Oumar Konaré. La majorité de mes camarades de lutte dans la clandestinité sous Moussa Traoré ont trahi les idéaux pour lesquels nous nous battions. Tous les maux dont on parle aujourd’hui, nous les avons amplifiés quand nous sommes arrivés au pouvoir en 1992 », déplore le maire Adéma/PASJ de Sikasso au début de sa lettre.

Un mea-culpa que M. Sanogo ne regrette pas : « J’assume mon texte sauf qu’il a été modifié ou du moins connait un rajout qui ne vient pas de moi », a-t-il réagi.

Dans le texte qui circule depuis le jeudi 18 avril et repris dans la presse le 22 avril, deux étonnantes phrases concluent le message. « J’ai honte pour les politiciens maliens. J’ai honte pour le mouvement démocratique ». Joint par Le Jalon pour authentifier le texte, Kalfa Sanogo dément catégoriquement avoir écrit ces deux phrases.  « Mon texte n’était pas destiné au public. Il se limite à cette phrase dans laquelle je dis que je ne suis pas pressé de voir les jeunes colonels remettre les choses à ceux que je crois connaitre suffisamment », affirme-t-il.  

Pourtant, ces mots attribués à Kalfa Sanogo sont utilisés en titre par des médias et par des hommes politiques qui n’approuvent pas l’autoflagellation d’un acteur du mouvement démocratique. C’est le cas de Moussa Sey Diallo, cadre du parti Espoir pour la démocratie et la République (EDR) qui titre une longue réplique en ces termes : « j’ai honte de la honte de Kalfa Sanogo ». Selon lui, M. Sanogo « devrait déposer avant toute chose sa propre démission de la mairie de Sikasso, parce qu’il est politique et parce qu’il a honte de tous les politiques du Mali des trente dernières années à cause de leur gestion. Il en fait partie ».

Maliki Diallo

Diplômé de l'École supérieure de journalisme de Lille et de l'Université de Lille, Maliki Diallo est journaliste depuis 2012 au sein du Groupe Renouveau. Journaliste polyvalent, plusieurs de ses productions ont été récompensées au Mali et ailleurs.
- Le 13 novembre 2021, Prix (or) africain du journalisme d'investigation Norbert Zongo dans la catégorie télévision
- Le 29 décembre 2018, 2e lauréat du Prix national du journalisme sensible au genre
- 29 novembre 2019, 1er au prix de la Prévention de l'extrémisme violent au Sahel et dans le bassin du lac Tchad avec une enquête sur l'esclavage
- Août 2020, Prix Mali Média Awards catégorie télévision
- Août 2012, Mali Média Awards de catégorie presse en ligne