Participantes à l'exposition des produits des coopératives des femmes au CNDIFE
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Entreprenariat féminin : Les préalables d’une réussite

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La coopérative Mukansi (Muso Ka Niètaa Sira) a célébré, ce 20 avril 2024, au Centre National de Documentation et d’Information pour la Femme et l’Enfant (CNDIFE), la journée internationale de la femme, 8 mas. Au programme de cette rencontre très riche en couleurs : une exposition-vente de produits locaux des membres de la coopérative, la dégustation de mets locaux et une conférence-débat sur des thématiques liées à l’entreprenariat féminin, l’autonomisation de la femme et aux problématiques de financement des activités des femmes.

L’ouverture des travaux était présidée par le secrétaire général du ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, en présence de la présidente de la coopérative Mukansi, Mme Sangaré Aissata Koné. On y notait également la présence de M. Abdourahamane Traoré, conseiller municipal de la mairie de la CIII du district de Bamako ainsi que des représentants des organisations partenaires. Les femmes membres des coopératives des régions, cercles et communes du pays s’étaient mobilisées en grand nombre pour donner un éclat particulier au rendez-vous.

Dans ses mots de bienvenue, le conseiller municipal, Abdourahamane Traoré, a salué cette initiative qui participe à la promotion de la femme au Mali. L’implication des femmes dans les différents secteurs économiques, politiques et sociaux, est-il convaincu, est un passage obligé pour leur bien-être et le développement de notre pays.

30 ans de combat pour la promotion du genre

La présidente de la coopérative Mukansi, Aïssata Koné, a salué et rendu un hommage aux femmes pour leurs efforts de participation à la journée. Ladite journée s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la femme, une date importante, dont l’objectif est de célébrer le chemin parcouru par les femmes jusqu’à aujourd’hui. Elle a expliqué que Mukansi (Musow Ka Nièta Sira), qui signifie le chemin de la réussite des femmes, est une ‘’coopérative malienne constituée par des associations et personnes physiques ayant tous comme objectifs l’autonomisation de la femme, le bien-être de la famille et la participation effective à la vie économique de notre Nation le Mali’’.

La journée, qui est une occasion d’échanges, de prise de contact, de partage et de renforcement des capacités, a été marquée par des expositions de produits agro-alimentaires œuvre des organisations membres de la coopérative.

Selon le secrétaire général du ministère de la Promotion de la femme, du 8 mars 1994 au 8 mars 2004, date de la consécration de la journée de la femme par les Nations Unies, soit 30 ans, notre pays a toujours été au cœur de cette commémoration. De cette date à nos jours, un long chemin a été parcouru avec des hauts et des bas. Selon lui, les femmes constituent pas moins de 49% de la population malienne, selon des statistiques officielles. Pour cela, toute politique de développement qui relève au second plan cette couche sociale est vouée à l’échec. C’est pourquoi, soutient-il, d’importants efforts ont été entrepris par les autorités respectives de ce pays pour mettre les femmes au cœur des instances de décision politiques comme économiques. Malgré ces avancées, les femmes restent confrontées, regrette-t-il, à l’accès difficile, aux équipements de production, au crédit. Elles sont également confrontées à l’accès difficile aux marchés pour l’écoulement de leurs produits, à la concurrence déloyale…

Une vue des panelistes de la conférence-débat

Après l’ouverture des travaux et la visite des stands d’exposition sur place, un panel sur le thème : «investissement et Gestion financière des activités génératrices de revenus et des entreprises des femmes » a permis aux participants d’échanger sur des opportunités de création, de gestion et de développement des entreprises féminines.

Autour de la table : M. Badjè Coulibaly, ingénieur agronome ; Moro Siaka Diallo, journaliste, responsable JHR ; Mme Fatoumata Bocoum, gestionnaire et Mme Diarra Tomas, responsable qualité.

A la réponse à la question pourquoi crée-ton son entreprise (ou activité génératrice de revenus ?, Selon Badjè Coulibaly, c’est pour subvenir à ses besoins, ceux de sa famille et contribuer au développement de son pays. Pour bien gérer une entreprise, il y a lieu de se poser certaines bonnes questions et leur trouver la réponse idoine : «est-ce que les produits que je fabrique satisfont à des besoins ? Qui en a besoin ? les voisins ou le monde l’extérieur ? Où dois-je écouler mes produits, qui sont mes clients ? Sur l’activité que tu comptes développer au sein de son entreprise, as-tu une expérience ? peux-tu avoir la formation appropriée pour mieux faire ton business ? Où pu-je avoir un appui financier, technique (crédits…) ».

comment pérenniser une coopérative?

A la question, quelles sont les bonnes pratiques pour la pérennisation d’une coopérative ? Mm Diarra dira qu’il faut avoir une ‘’organisation bien structurée, que les membres s’acquittent régulièrement leur cotisation et part sociale, tenir régulièrement les AG, les registres comptables, produire de la qualité. Que les produits respectent les normes internationales, les normes sécuritaires et sanitaires’’. Selon la paneliste, la qualité des produits doit être ressenties sur toute la chaine de production : le transport, la transformation, la valorisation, la conservation, l’emballage. Aussi, faut-il réduire au maximum les deux premières années, le coût de fonctionnement de l’entreprise ; participer aux foires et manifestations commerciales, une transparence dans la gestion.

Fatoumata Bocoum dira que pour sa réussite, notre société, d’une manière générale, a besoin de certains préalables : changer l’éducation dans nos familles, une culture basée sur l’entraide, le changement de mentalité des populations. Les femmes, pour aller de l’avant, pour une société prospère, doivent : accepter d’unir leurs forces et travailler ensemble autour d’un idéal commun, notamment celui de contribuer à l’amélioration significative des conditions de leur vie, à participer à l’économie nationale et à veiller à la paix et à la cohésion sociale pour un Mali stable et uni dans sa diversité.

Quant à Moro S. Diallo, il a conseillé aux femmes, la collaboration avec les médias afin de développent une bonne politique de communication et de marketing autour de leur produit. Dans nos sociétés modernes, la communication, que ce soit sur les médias traditionnels ou sur les réseaux sociaux, demeure indispensable.

« Ce reportage est publié avec le soutien de JDH, Journalistes pour les Droits Humains et National Endowment for Democracy – NED »