Au Nigéria, plus de 150 drones et bien d’autres matériels de guerre ont été saisis par les services de douanes au cours de différentes opérations en 2023. Dans une vidéo, un activiste du nom de Dr. Ruffin Viclère Mabiala prétend que les drones étaient destinés au Sahel pour renforcer les terroristes contre l’Alliance des Etats du Sahel (AES). A ce jour , aucune preuve n’atteste cela.
« Au Nigeria, la douane vient de saisir 150 drones de combat d’une valeur de plus de 18 milliards de FCFA…Ils partaient au Sahel. C’est pour alimenter les terroristes qui sont massacrés et neutralisés par les armées du Sahel que sont le Mali, le Niger et le Burkina », affirme Dr. Ruffin Viclère Mabiala dans une vidéo de plusieurs minutes en train de commenter cette affaire. La vidéo postée sur son compte YouTube est largement relayée dans les groupes de messagerie Whatsapp.
Au Mali, Drissa Meminta, membre du Mouvement Yerewolo debout sur les remparts, l’un des soutiens de la transition en disgrâce avec l’arrestation de deux de ses leaders, a aussi évoqué le sujet ce samedi 13 janvier. Il soutient la thèse du complot contre les Etats du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso) où des groupes terroristes sévissent.
Quelques jours plutôt, le service des douanes nigérianes (NCS), à l’aéroport international Muritala Muhammed (MMIA), a relevé lors d’une rencontre avec des médias nigérians, avoir intercepté des drones ainsi que du matériel militaire, entre janvier et décembre 2023. La nouvelle rapportée par de nombreux médias comme (ici) et (ici) fait état de plus de 150 drones saisis pendant la période. Ces saisies ne sont donc pas le résultat d’une seule opération contrairement aux propos de Dr. Ruffin Viclère Mabiala qui se présente sur son compte Youtube comme un politique et spiritualiste africain.
Si les médias nigérians confirment la confiscation des drones et de matériels de guerre, cependant il n’y a aucune preuve que l’arsenal était destiné à renforcer les terroristes contre l’Alliance des Etats du Sahel créée en septembre 2023 en vue de mutualiser les actions militaires de ses membres contre les groupes extrémistes violents et d’autres menaces sécuritaires. En tout cas, nulle part, le service des douanes nigérianes (NCS) ne donne de détail sur la provenance et la destination de ces armes alors que le Nigéria aussi continue de faire face aux atrocités du groupe terroriste Boko Haram.