« Promouvoir la gouvernance, l’Etat de droit et l’intégrité au Mali, à travers la musique » est la option prise par l’ONG Accountability-Lab qui a lancé la première édition du Programme ‘’Voice 2 Rep’’. L’annonce a été faite, ce 18 janvier 2023, à l’Hôtel Colibris par Mme Guitteye Doussouba Konaté, Directrice pays de l’organisation, lors d’une conférence de presse. L’initiative bénéficie de NED.
Cette conférence de presse constitue, a indiqué la conférencière, est le lancement d’un tout nouveau programme, ‘’Voice 2 Rep’’. Il s’agit, poursuit-elle, d’utiliser la musique pour faire passe le message de la bonne gouvernance, de l’état de droit et de la démocratie. Ainsi, les candidats, ce concours qui sont des jeunes essentiellement, vont faire entendre leur voix et même se faire voir par un public charment. En effet, selon la conférencière, le Mali est un pays qui a une longue tradition de culture musicale. Aussi, cette tradition de culture musicale est reconnue à travers le monde entier. A travers ce programme, il s’agit d’utiliser la musique pour pouvoir parler et faire comprendre aux auditeurs, les de thématiques comme la redevabilité, la démocratie, les élections. Car est-elle convaincue, Il y a l’envie de toujours chercher des approches innovatrices, créatives pour pouvoir parler de ces enjeux.
« Quand on parle de redevabilité, de démocratie, d’élections, tout le monde, sans exception, est concerné. Utiliser la musique pour faire passer des messages en vue d’engager un maximum de public par des problématiques évoquées, les différents défis auxquels le Mali et l’ensemble des Maliens sont en train de vivre, peut être innovant réceptif», a soutenu la directrice pays.
La musique est un vecteur qui permet de mobiliser la jeunesse. C’est pourquoi, « Notre objectif est d’aller chercher la jeunesse là où elle se trouve. La musique est un instrument qui est extrêmement fort pour atteindre cet objectif ».
Mme Coulibaly Nafissatou Traoré, chargée du programme ‘’Voice 2 Rep’’, a précisé que ce concours vise à sélectionner, sensibiliser et mettre en relation les jeunes talentueux pour qu’ils puissent plaider en faveur de la redevabilité, de la gouvernance et de la démocratie. « Nous voulions renforcer leurs capacités pour qu’ils puissent défendre leurs intérêts, travers la musique. Nous voulions qu’ils puissent avoir une voix socialement confiante et de pourvoir les canaliser afin de pouvoir changer les comportements et les politiques. Ils vont travailler avec des géants de la musique, des artistes engagés pour qu’ils puissent composer des sons sur les thèmes comme les élections, la gouvernance, la démocratie», dira-t-elle.
Après la phase de sensibilisation, les membres du jury sélectionneront les cinq meilleurs qui vont devoir faire des prestations devant le grand public, a déclaré la responsable de programme. Elle assure que le programme va travailler avec des organismes gouvernementaux concernés, pour l’avancement de ce projet ».
Au regard des problèmes de mal gouvernance, l’insécurité, les nombreux coups d’Etat, ce programme permet de renforcer la société, la population et les dirigeants, est-elle convaincue. Car, les gouvernés ne font plus confiance aux gouvernants. Pour cela, les jeunes doivent plaider pour la redevabilité des dirigeants.
Cette jeunesse doit prendre conscience qu’elle est l’avenir de ce pays. Par conséquent, elle ne doit plus voter pour le thé, le sucre, les tee-shirts, mais pour des candidats qui ont un plan d’actions qui les concerne, qui concerne les infrastructures, l’éducation, l’agriculture, la culture, l’élevage, a indiqué la conférencière.
Les différentes chansons issues de ce concours serviront d’outil de plaidoyer et les meilleurs candidats seront soutenus dans leurs futurs projets.
Pour M. Massamou Wallé Diallo, professeur de musique, ce projet donnera une grande chance aux jeunes qui veulent faire carrière dans la musique. Au Mali, on assiste de plus en plus à des musiques bâclées, non seulement du point de vue rythme, mais aussi du point de vue contenu, a-t-il déploré.
«Après les premiers musiciens, Ali Farka Touré, Oumou Sangaré, Salif Keïta…, on assiste à un déclin de la musique malienne. A l’étranger, on n’entend plus parler des grands musiciens maliens, car les jeunes ne font plus le poids», a-t-il déploré avant de faire savoir que ce projet est une grande opportunité pour les jeunes artistes qui le permet de les amener à créer, à composer à partir de nos valeurs culturelles.