Des partis politiques entendus par la Commissions des Lois du Conseil national de Transition (CNT) alertent sur le contenu du projet de Loi électorale. Pour beaucoup, il divise et ne permet de garantir des scrutins moins contestés.
Des partis se succèdent au Conseil national de Transition pour être écoutés sur le projet de loi portant loi électorale en vue de corriger des lacunes de cette initiative du gouvernement.
A ce jour, l’Adema PASJ, le Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour la transition réussie, le Parena, la Coalition des forces patriotiques (CoFoP), le PRVM-Fasoko ont été entre autres écoutés.
Le Cadre d’échanges rejette ce projet de loi au motif qu’il divise les Maliens. Aussi, son élaboration a violé l’approche démocratique et participative du cadre de concertation entre l’administration territoriale et les partis politiques.
« C’est l’administration qui a rédigé ce projet de loi sans l’implication des politiques. Ce sont les politiques qui constituent les compétiteurs, alors on ne peut pas établir les règles de jeu sans eux. Donc, ce n’est pas à l’administration seule de faire le texte de loi », a dénoncé Housseini Amion GUINDO, désigné ce mercredi 11 mai à la tête de la présidence tournante du Cadre, pour la 2e fois.
« Nous avions au sein du cadre de concertation avec l’administration territoriale fait un projet de loi auquel une très large majorité des partis politiques s’y retrouve. Au détriment de ce texte, nous avions été surpris par l’élaboration d’un nouveau projet de loi », s’étonne le président Housseini Amion GUINDO.
De son côté, le secrétaire général de l’Adema PASJ, Yaya SANGARE, a indiqué que le contenu de ce projet de loi n’avait pas rassuré son parti politique susceptible de garantir des élections moins contestées.
« Pour l’Adéma-PASJ, le projet de loi en débat contient beaucoup de contradictions juridiques et de pièges politiques, d’où la nécessité de l’étudier avec profondeur, rigueur intellectuelle et esprit patriotique, afin d’aboutir à un texte consensuel, partagé, qui conforte la démocratie et permet des élections démocratiques, inclusives, moins contestées, l’amélioration du taux de participation des populations aux scrutins et la confiance des acteurs au processus électoral et en des institutions qui en seront issues », a indiqué Yaya SANGARE.
Pour lui, le texte a donc besoin d’un nettoyage complet avant une éventuelle adoption ou un probable renvoi à son initiateur pour une meilleure réécriture, un meilleur agencement des dispositions.
Le Parena, pour sa part, est opposé à l’initiative parce qu’elle nécessite une révision constitutionnelle qui risque de se tenir dans un contexte de forte opposition.
« L’organe unique de gestion que la transition veut mettre en place nécessite une révision. Or, nous sommes contre toute réforme qui entraîne la révision de la constitution. En effet, la révision doit se faire un climat de consensus, pas dans un climat d’affrontement et de terreur », a déclaré le secrétaire général du Parena, Djiguiba KEITA.