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EDUCO : l’éducation met fin aux inégalités entre les genres

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À l’occasion de la Journée internationale des femmes qui sera célébrée mardi prochain, l’ONG Educo souligne l’importance de l’éducation des filles et des adolescentes comme outil pour mettre fin aux inégalités entre les genres.

« Dans certains contextes, le fait que les filles puissent étudier, recevoir une formation et disposer des outils nécessaires pour prendre leurs propres décisions relève de l’utopie. Educo est confronté à des réalités telles que la grossesse chez les adolescentes, le mariage des enfants, le travail des enfants ou la traite des êtres humains, dont les principales victimes sont les filles et les adolescentes. Ces situations de violence, aggravées depuis l’arrivée de la COVID-19, portent atteinte à leurs droits, et notamment à leur droit à l’éducation. Selon l’Analyse Situationnelle sur les Droits de l’Enfant à l’éducation réalisés par Educo en 2015 dans le cercle de Ségou, une fille de la zone rurale issue d’un ménage pauvre court deux fois plus de risques d’exclusion du système éducatif qu’un garçon de zone urbaine.

Au moment de l’enquête, 50% des femmes qui avaient entre 15 et 49 ans avaient été mariées avant l’âge de 18 ans et parmi ces dernières, 20% étaient déjà promises avant même d’atteindre l’âge de 15 ans. Faire en sorte que les filles et les adolescentes des pays dans lesquels nous développons nos projets puissent étudier et que la communauté dans laquelle elles vivent les soutienne est essentiel pour éradiquer une réalité qu’elles vivent au quotidien« , explique Pilar Orenes, directrice générale d’Educo.

Depuis 10 ans, l’ONG met en place le programme Bourses Filles, dont l’objectif est de permettre à des filles âgées de 12 à 17 ans ayant des difficultés économiques de poursuivre leurs études secondaires. Entre 2015 – 2019, Educo Mali a enrôlé 2082 filles avec un taux de réussite de 70%. La bourse qu’elles reçoivent couvre les frais de scolarité de base durant un an, y compris les frais d’inscription, les frais d’examen et les fournitures scolaires, entre autres.

L’ONG mène également d’autres projets visant à défendre les droits des femmes, des filles et des adolescentes dans les 14 pays où elle est présente. Par exemple, au Mali, elle apporte un soutien aux filles qui travaillent comme domestiques toute la journée pour un salaire de misère, afin qu’elles reçoivent une formation et trouvent un meilleur emploi.

Dans une situation d’urgence comme celle qui est en cours en Afghanistan, elle soutient les veuves qui ont la charge de leur famille et qui doivent subvenir aux besoins de leurs enfants dans un pays où les droits des femmes sont limités. Parmi de nombreux autres projets, l’ONG est aussi présente dans des pays comme le Salvador et la Bolivie, où elle s’attaque à la violence sexuelle subie par les filles et les adolescentes, ou encore en Inde, où elle travaille pour mettre fin au mariage des enfants.

Pour défendre le rôle des femmes, Educo lance cette semaine l’action « Ne laissez personne vous dire jusqu’où vous pouvez aller« .

L’ONG invite ainsi les personnes à rendre visibles sur les réseaux sociaux des femmes qui ont joué un rôle important dans l’histoire, mais qui sont demeurées dans l’oubli. C’est pourquoi elle propose de charger des photos de ces femmes, accompagnées de l’hashtag #FemmesPartout. « Nous voulons sensibiliser à la faible visibilité qui leur est accordée dans tous les domaines, et tout particulièrement dans le système éducatif de nombreux pays, où les enfants grandissent sans connaître les femmes qui ont apporté des contributions de grande valeur à la société. Les filles et les adolescentes ont besoin de suivre des exemples de femmes scientifiques, mathématiciennes, ingénieures ou sportives, et de constater ce qu’elles ont accompli. Elles ont besoin de modèles de référence féminins en qui elles peuvent se reconnaître.

Le fait, si évident soit-il, que les femmes jouissent des mêmes droits que les hommes et puissent atteindre les mêmes objectifs n’est pas toujours reconnu comme tel, comme nous le remarquons dans les projets que nous menons sur le terrain« , déclare Pilar Orenes. « Si les femmes sont sous-représentées dans les livres et le matériel scolaire, comment les filles peuvent-elles rêver d’être des modèles ? Il est essentiel qu’elles puissent s’identifier à ces femmes dès leur plus jeune âge ».

Le Jalon

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