Des Burkinabés solidaires au peuple malien placé sons embargo ont manifesté ce samedi 22 janvier pour exiger la levée des sanctions mais des images montrant un giga rassemblement de soutien à la transition malienne sont utilisées hors contexte.
Depuis le 9 janvier dernier, le Mali est sous sanctions de la CEDEAO-UEMOA. La fermeture des frontières, le gel des avoirs de l’Etat, la suspension des aides de la CEDEAO, la suspension des opérations avec la BCEAO sont notamment des mesures pour contraindre la Transition à présenter un chronogramme raisonnable pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Ces sanctions décriées pour être illégales, excessives, au Mali et au-delà de ses frontières, ont suscité le désarroi, l’émoi des citoyens et des responsables politiques, de la société civile des Etats membres de l’organisation sous régionale. Beaucoup d’entre eux ont décidé de manifester ce samedi pour exprimer leur solidarité au Mali.
Ainsi, au Burkina-Faso ( Ouagadougou, Bobo Dioulasso et à Kaya), à Paris, en Italie, en Mauritanie ou même au Ghana des individus ont dénoncé ces sanctions contre un pays déjà affaibli par l’insécurité depuis de 2012.
Depuis le samedi matin, des clichés d’une grande mobilisation de cette manifestation tenue au Burkina-Faso font le tour des pages Facebook et dans la messagerie WhatsApp au Mali. Ils sont largement partagés.
Si des manifestants à Bodo-Dioulasso comme à Ouagadougou ont été dispersés par la police empêchant ainsi leur regroupement parce qu’ils n’étaient pas autorisés; à Kaya une autre localité du pays des Hommes intègres, de centaine d’individus ont paralysé cette ville en exigeant aux commerces de fermer. Outre l’insécurité, ils demandaient la levée des sanctions contre le Mali.
Plusieurs dizaines de manifestants ont tenté d’ériger des barricades ce samedi matin à #Ouagadougou, vite dispersés par les tirs de gaz lacrymogène de la police, qui avait bloqué l’accès à plusieurs axes. Plusieurs jeunes arrêtés, un journaliste blessé par un projectile. #Burkina pic.twitter.com/tSGqmR9Y14
— Sophie Douce (@Sophie_Douce) January 22, 2022
Cependant, des images montrant la grande mobilisation des Burkinabés partagées sur les réseaux sociaux sont détournées de leur contexte. Il s’agit d’anciennes photographies prises en 2014. Une d’elle a été utilisée par Libération pour illustrer d’autre information de Burkina-Faso. Selon la légende, elle a été prise le 31 octobre 2014 à Ouagadoudou. C’est une photo de Issouf Sanogo au compte de l’AFP. Elle montrait la foule entrain de célébrer la chute du dictateur Blaise Compaoré.
En clair, des citoyens burkinabés ont manifesté pour dénoncer les sanctions de la CEDEAO contre le Mali. Toutefois, des images accompagnant l’information ne sont pas d’actualité.