En partenariat avec la Maison de la presse, l’organisation canadienne Journalistes pour les Droits Humains (JDH/JHR) a organisé ce 8 décembre 2021, une table ronde au Centre Aoua KEITA de Bamako, sur le thème : “Comment encourager le leadership féminin dans le secteur médiatique au Mali?”. La rencontre, qui a regroupé des responsables de la presse malienne, des représentants d’organes de régulation de la presse, du conseil national de transition, a été une occasion d’identifier les obstacles et les opportunités sur la problématique, de comprendre les enjeux pour le développement des médias et de proposer des actions concrètes, adaptées et concertées à la question.
A l’ouverture des travaux, il y avait au présidium, Mme Dado Camara, représentant le président de la Maison de la presse ; la doyenne Ramata Dia de radio Guintan ; Moro Siaka Diallo, responsable du projet « Journalistes pour les droits JDH/JRH ». On y notait également la présence à ce rendez-vous, le doyen Sadou Yattara, facilitateur des débats et Ramata Diaouré, représentante de la presse au Conseil national de transition (CNT).
Selon Moro Siaka Diallo, cette table ronde n’est pas uniquement celle de JDH, mais celle de l’ensemble des acteurs et actrices du secteur de l’information, des médias et des droits humains. Son initiative est, poursuit-il, est fondée sur les résultats d’une étude de base réalisée en novembre 2019 par JDH en partenariat avec l’URTEL et sur l’une des recommandations fortes de l’atelier national pour la relecture du cadre juridique et réglementaire des médias organisé à Bamako du 11 au 14 octobre par la Maison de la Presse en collaboration avec la Haute Autorité de la Communication et le Ministère de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Modernisation de l’Administration. Selon ladite étude, “67% des femmes journalistes enquêtées pensent que les femmes ne sont pas bien représentées dans les postes de direction au sein des organes médiatiques”. Face à ce constat préoccupant, cette table ronde veut être une réponse à cette situation qui doit changer de nos jours, a indiqué M. Diallo.
« Elle veut être une solution aux déséquilibres basés sur le genre qui affectent le développement durable des médias et freinent l’évolution harmonieuse de notre société », s’est-il défendu.
Dès lors, dialoguer entre parties prenantes devient donc indispensable pour mieux comprendre l’absence de représentativité des femmes dans les médias et s’orienter vers des actions audacieuses permettant d’encourager le leadership féminin dans le secteur médiatique au Mali, est convaincu le responsable du projet « Journalistes pour les droits humains ».
Dado Camara, qui a salué au nom du président de la Maison de la presse, cette initiative, s’est engagé par la même occasion, pour le suivi des recommandations de la rencontre pour une presse mieux ‘’genrer’’ au Mali. Car pour elle, il y a lieu d’encourager ce combat dans un environnement médiatique national où le leadership féminin est très faible.
Faisant le point sur les obstacles à la promotion des femmes journalistes dans les médias au Mali, Mme Ramata Dia a cité le fait de cantonner ces dernièresà des sujets réservés : la mode au sens général sans spécialisation, la cuisine et la santé. Elle a également pointé du doigt sur l’insuffisance de dialogue dans les rédactions. Toute chose qui e qui peut permettre de toucher l’ensemble des sujets sur lesquels les femmes s’estiment compétentes ou le changement d’angles de traitement sur les rubriques qu’on leur confie.
Pourtant, selon la doyenne, il ne manque pas de nos jours de créneaux pour renforcer le leadership des femmes dans les médias au Mali. Il s’agit entre autres selon elle, de l’existence croissante d’organisations féminines des médias ; l’existence de la Loi 052 pour la promotion du genre dans les postes nominatifs et électifs; l’existence de lois et traités internationaux signés et ratifiés par le Mali pour la protection des femmes et droits humains ; la présence de partenaires internationaux dans le secteur.